Éditorial – avril 2012

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La démocratie et l’assemblée générale annuelle du 11 avril 2012

Dans son Mot du président, Réjean Côté nous parle de l’assemblée générale annuelle. Il fait aussi allusion à l’aspect démocratique que comporte la participation active à cette assemblée.

La démocratie n’est pas un mode de gouvernance naturel. On fait remonter notre démocratie à la Magna Carta imposée au roi Jean sans Terre d’Angleterre en 1215 pour réduire l’arbitraire des rois. Ce fut le début d’un long processus qui nous a amenés à la démocratie moderne. Au Canada, les immigrants britanniques ont « apporté dans leurs bagages » leur parlementarisme, leur mode de démocratie dont nous profitons aujourd’hui. Nous n’avons pas eu à gagner la démocratie par la révolution comme ce fut le cas pour la France, par exemple. Est-ce là la raison pour laquelle nous semblons, par nos omissions, y attacher aussi peu d’importance?

Churchill a dit : « La démocratie est le pire des régimes – à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé ». C’est une boutade, évidemment! Quand on regarde la démocratie toute seule, on lui trouve beaucoup de défauts. Ses défauts sont plutôt ceux des hommes que les siens. Mais quand on regarde la démocratie par rapport aux autres formes de gouvernements (dictature, despotisme, népotisme, monarchie absolue, etc.), on se trouve chanceux. Parlez-en aux membres du club qui nous viennent de pays à régime totalitaire, vous verrez combien ils aiment la liberté et la justice indépendante (malgré ses défauts) que leur procure la démocratie canadienne.

N’étant pas un mode de gouvernance naturel (elle n’existe chez l’homme que depuis peu et nulle part ailleurs dans la nature), elle est fragile. Elle est continuellement assaillie de l’intérieur par les psychopathes, les idéologies et les intérêts particuliers qui s’exercent au détriment du bien commun.

Les psychopathes sont loin d’être tous sanguinaires. Ce sont des personnes qui ne connaissent pas le remords, qui sont des manipulateurs de grand talent et qui, intelligence aidant, « excellent » dans les situations peu, pas ou mal règlementées. Les exemples abondent depuis quelque temps dans la finance. On sait ce que cela a donné.

Je ne parlerai pas des idéologies de peur de m’enfoncer dans le terrain de la politique (partisane), un domaine que ne me permet pas de toucher notre mission, avec raison. Je me contenterai de citer Nietzsche : « Le contraire de la vérité n’est pas le mensonge, mais les convictions ».

Les intérêts particuliers au détriment du bien commun se voient partout. Ils peuvent être le fait d’un individu, d’une clique ou d’un lobby qui engraisse la caisse électorale d’un candidat de qui, s’il est élu, un retour d’ascenseur est attendu.

Et face à toutes ces attaques à la démocratie, il y a notre apathie. Nous laissons, comme disent les Américains, la tâche à George (représentant n’importe qui d’autre que nous). Trop souvent, nous abdiquons, nous laissons faire.

Pourtant, la démocratie doit transcender toute la société. On doit la retrouver, par exemple, dans les associations comme la nôtre. Nous avons un droit et un devoir de démocratie à exercer à l’intérieur de notre organisme, comme dans tous les organismes dans lesquels nous nous engageons, que ce soit des associations de propriétaires de condos ou d’un club sportif pour nos enfants.

Au Club informatique Mont-Bruno, la première façon de nous intéresser à notre démocratie, c’est de participer à l’assemblée générale annuelle pour savoir ce qui se passe en arrière-scène et pour se faire élire comme administrateur, si le cœur nous le dit.

Le 11 avril prochain, répondons : « Présent !»

André Charest