La santé mentale – l’éléphant dans la pièce

mmnRichard Gervais

Les mois de janvier et de février appartiennent au plus profond de l’hiver québécois. La réclusion dans les domiciles et les courtes périodes de clarté peuvent affecter certaines personnes. De concert avec ces phénomènes annuels, les nouvelles quotidiennes en lien avec la COVID-19 nous sont martelées dans les médias depuis près de deux ans. Notre santé mentale collective souffre sous le poids de ces atteintes. Pour citer Jean de la Fontaine dans Les Animaux malades de la peste« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. »

L’usure engendrée par cette époque éprouvante mine notre santé mentale à divers degrés. En ce sens, l’initiative de Bell cause pour la cause se déroulant le 26 janvier 2022 est saluée. Après avoir présenté quelques statistiques au sujet de la COVID-19, la santé mentale sera brièvement définie et une ressource disponible 24/7 vous sera présentée. Contactez le 450 679-8689 en cas de crise.


Quelques statistiques au sujet de la COVID-19

Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la population totale était de 8 604 500 habitants au 1er juillet 2021. Il y avait eu 824 942 cas confirmés de COVID-19 au moment d’écrire ces lignes selon les données de l’INSPQ (Institut national de santé publique du Québec). Cela veut dire que près d’un Québécois sur dix a déjà contracté ce virus.

Toujours selon l’INSPQ, il y a eu 12 698 décès liés au COVID-19 au 21 janvier 2022. Le taux de mortalité est donc de 1,54% parmi les personnes atteintes. Cela donne un taux de mortalité normalisé de  147,6 pour 100 000 personnes, mais pour un peu moins de deux ans. En séparant ce nombre de moitié, il est possible d’obtenir un taux annuel d’environ 75 décès pour 100 000 personnes. À titre de comparaison, la cause première de décès au Québec en 2019 provenait des tumeurs malignes avec un taux de 200,9 pour 100 000 personnes, selon les données de Statistiques Canada.

À ce jour, la Montérégie compte 1 834 décès selon l’INSPQ. La région comprend 1 603 232 habitants selon le ministère de l’Économie et de l’Innovation. Cela veut dire qu’une personne sur 874 est décédée de la COVID-19. En comparaison, vous avez une chance sur 14 millions de gagner le gros lot à la Lotto 6/49.


Santé mentale

Selon l’association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale (AQPAMM) :

« La santé mentale est un état de bien-être dans lequel un individu peut réaliser son propre potentiel et faire face aux situations normales de la vie et au stress qu’elles génèrent. Une personne en bonne santé mentale peut notamment contribuer à sa communauté et travailler de façon productive. La santé mentale est donc un état de bien-être physique, mental et social complet et n’est pas simplement l’absence de troubles mentaux. »

Toujours selon la même référence :

« Les capacités d’adaptation sont déterminées par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux qui peuvent varier dans le temps. Certains troubles de santé mentale sont causés par une plus grande quantité de facteurs biologiques, la schizophrénie par exemple. Mais la majorité des troubles de santé mentale sont causés par une combinaison des trois types de facteurs qui diminuent les capacités d’adaptation d’un individu lorsque celui-ci vit un moment particulièrement difficile.

Le développement d’un problème de santé mentale est donc un malheureux concours de circonstances qui combine des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux à un contexte propice, soit l’augmentation des stress et la diminution des capacités d’adaptation. »

Bref, la situation actuelle où nous traversons en hiver une suite interminable de nouvelles en lien avec la COVID-19 peut servir de déclencheur ou d’accélérant pour des problèmes de santé mentale.

L’antenne locale de l’AQPAMM pour la rive sud de Montréal est l’APAMM-RS. Les services et programmes suivants y sont offerts :

  • interventions psychosociales;
  • activités d’information;
  • groupes de soutien et entraide;
  • activités de formation.

En cas de crise

Outre le 911 où il est toujours possible de joindre quelqu’un si les choses ne vont pas bien du tout, le Portail Santé Montérégie offre le Centre de crise L’Accès, ouvert 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Le numéro à composer est le 450 679-8689.

Que ce soit pour vous ou un proche, à cause de la COVID-19 ou pour une autre raison, n’attendez pas d’être au bout du rouleau pour demander de l’aide. Il n’y a aucune honte à faire une telle démarche, au contraire.

Prenez bien soin de vous !

Richard Gervais

13 réflexions sur « La santé mentale – l’éléphant dans la pièce »

  1. Métacognition

    Vous avez sans doute déjà utilisé des trucs pour aider votre mémoire en manipulant votre attention. Si on peut améliorer sa mémoire, on peut aussi apprendre à mieux gérer ses émotions par une méditation qui consiste à diriger son attention dans ce but. Ce sont là deux exemples de métacognition, c’est-à-dire des conceptions à propos de la pensée et des émotions, pour mieux contróler ces dernières.

    Nos outils informatiques ont souvent pour effet de monopoliser notre attention, un peu comme certains vendeurs peuvent le faire. Comme la pandémie nous a rendus encore plus dépeneants de ces outils, il faut être d’autant plus vigilants pour ne pas perdre le contrôles de nos pensées et de nos émotions et ainsi devenir vulnérables à des déséquilibres de l’humeur qui peuvent dégénérer en anxiété ou en dépression.

    Ma source d’inspiration -> https://theconversation.com/how-metacognition-thinking-about-thinking-can-improve-the-mental-health-crisis-170769

  2. Voici le « tag » de la semaine de prévention du suicide (du 30 janvier au 5 février) sur les réseaux sociaux -> #ParlerDuSuicide

    Ce n’est pas un sujet tendance, heureusement peut-être…

  3. Il y a longtemps de cela, il n’y avait qu’un numéro de téléphone à appeler pour les personnes qui pensaient au suicide, et leurs proches peut-être. Maintenant, il y a aussi des comptes de réseaux sociaux. La semaine de prévention du suicide commence aujourd’hui et durera jusqu’au 5 février. Vous trouverez tous les détails à ce sujet ici ->
    https://commentparlerdusuicide.com/semaine-de-prevention-du-suicide/

    Soyez attentifs aux gens qui manifestent des signes de détresse, avant qu’il ne soit trop tard. Vous pouvez peut-être faire quelque chose qui fera une différence pour ces personnes, même si vous ne savez pas ce que cela donnera au bout du compte. Les personnes suicidaires lancent presque toujours des signaux de détresse longtemps avant de passer à l’acte, quand elles y pensent et qu’elles apprivoisent l’idée.

    Ce n’est pas facile d’intervenir. Même pour répondre au téléphone aux gens suicidaires, il faut être formé pour le faire, être accepté et être prêt à assumer une bonne dose de stress. Et ceux qui appellent cherchent de l’aide. C’est beaucoup plus difficile d’agir quand la personne ne cherche pas d’aide ou la refuse.

    On n’a pas décidé de naître, que je sache. On ne devrait pas avoir à décider de mourir. Le recours possible à l’aide médicale à mourir vient brouiller les cartes et pourrait vous inciter à laisser la personne agir à sa guise alors qu’il faudrait que vous agissiez. Ce recours est balisé par la loi et devrait n’être en principe autorisé que dans un cadre bien précis.

    Vous ne pouvez pas laisser quelqu’un juger seul de l’opportunité de mettre fin à sa vie parce que le jugement n’est pas infaillible, surtout quand il est obscurci par le désespoir, une dépression ou un mauvais fonctionnement du cerveau. Personne n’a l’expérience de sa propre mort et peu de gens ont vu mourir d’autres gens. La mort reste une abstraction même pour ceux qui ont vu mourir d’autres personnes. Elle reste une abstraction pour moi qui ai vu mourir mon père et qui pourrait mourir de la même façon. Je n’ai pas hâte du tout. C’est horrible de mourir.

  4. Le gouvernement a pris bonne note de ton article sur la santé mentale Richard, car aux nouvelles, on a appris que le gouvernement mettra un milliard pour aider les gens qui ont des problèmes qui sont liés à cette maladie.

    1. Bonjour Réjean,

      J’aimerais bien que mon article ait pu avoir autant d’influence si rapidement auprès de nos dirigeants gouvernementaux, mais je crois qu’il s’agit plutôt d’une coïncidence.

      La problématique de la santé mentale est toutefois bien réelle et il ne faut pas la laisser nous envahir, que ce soit individuellement ou collectivement.

      1. Je crois que l’on devrait tous viser à intervenir à temps, pour éviter qu’un problème ponctuel ne devienne récurrent ou chronique.

  5. Merci Richard!
    Moi qui est souvent considéré comme un jovialiste, je dois admettre que des journées sont plus grises que d’autres. Je prends bonne note des coordonnées de lieu d’entraide et je mets dans ma petite poche arrière le (450) 679-8689.

  6. Santé mentale

    Voici une citation pour vous encourager à adopter de saines habitudes de vie -> https://www.dicocitations.com/citations/citation-48639.php

    Pour s’adapter à des conditions de confinement plus ou moins restrictives, quoi de mieux que des pratiques monacales comme la méditation?

    Il y a des apps pour la méditation bouddhiste, comme Imagime Clarity ou Petit BamBou. Il y en a sûrement beaucoup d’autres.

    Pour ceux qui aiment bouger, il y a le Taï Chi et les katas…

    Etrange comme des sociétés collectivistes peuvent encourager le développement individuel…

    1. Les apps ne sont pas une panacée -> https://theconversation.com/meditation-apps-might-calm-you-but-miss-the-point-of-buddhist-mindfulness-124859

      La méditation bouddhiste peut aider à passer au travers de la pandémie ->
      https://theconversation.com/5-buddhist-teachings-that-can-help-you-deal-with-coronavirus-anxiety-134320

      Un guide bouddhiste important vient de mourir -> https://theconversation.com/thich-nhat-hanh-who-worked-for-decades-to-teach-mindfulness-approached-death-in-that-same-spirit-175495

      Il a beaucoup travaillé et souffert pour la paix sur la Terre.

      Veuillez noter que cela ne vous empêche pas de pratiquer une religion ou une autre, sauf si vous faites le mal en pratiquant cette religion, bien súr…

  7. Merci Richard pour cet article qui démystifie ce qu’on entend par le terme « Santé mentale ». Cet article nous permet de mieux comprendre ce dont on parle lorsque ce terme est utilisé.

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