Dans la page du journal qui suit, qu’est-ce qui vous accroche le plus ? Le texte, l’image de la sorcière ou l’image animée ?

Si vous avez répondu l’image animée, eh bien, vous faites partie du 82% de personnes plus attirées par le mouvement. Le contenu vidéo attire et capte mieux l’attention que les photos et textes statiques.

C’est ce que nous examinerons vendredi 21 mars à 13 h 15.

Au risque de paraître « quétaine », j’ai eu l’idée de cet article en revisitant une bon vieux DVD de la série Harry Potter. Et, encore une fois, j’ai été impressionné par le journal qui a des séquences vidéos. Au premier visionnement, il y a très longtemps, en 2001, c’était encore plus mythique.

Maintenant, La Presse+ utilise de plus en plus cette technique. Alors, je me suis demandé quel est le cheminement qui a amené à ces technologies …

Remontons dans le temps

Tout d’abord, voici une définition.

Communication visuelle différée : le récepteur décode visuellement un message que l’émetteur a produit à un autre moment.

Depuis l’époque où les mutations génétiques ont mené à la création de l’homo sapiens, ce bizarre d’animal communique avec ses semblables en temps réel par ses gestes, ses cris et sa parole. Mais, comment pouvait-il le faire en mode différé ?

D’abord, il y a eu le dessin. C’est sur un fragment de pierre que les chercheurs ont découvert ce qui semble être le plus vieux dessin connu, provenant de l’Afrique du Sud et datant de 73 000 ans.

Ce n’est que 67 000 années plus tard que les sumériens ont inventé les premières écritures, cunéiformes, constituées de signes en forme de clou et de coins. Et voilà ! Ils pouvaient commencer à écrire des messages. L’écriture, devenue indispensable comme moyen de communication, a rapidement évolué, passant des premiers hiéroglyphes, il y a 5 000 ans, vers les premiers alphabets, il y a 3 400 ans.

Les dessins, dont les techniques ont naturellement beaucoup évolué, et les textes sont demeurés les outils privilégiés de la communication visuelle différée jusqu’au 19^e siècle. C’est en 1827 qu’un nouveau procédé de facrication d’images crée un précédent presque diabolique en France : la photographie. Dans les années qui suivirent, tous rêvaient de photographies en couleurs, certains amélioraient les couleurs à la main, mais ce n’est qu’en 1861 que les premières photographies avec des couleurs réelles ont vu le jour, grâce à la technique des trois couleurs primaires.

Dans les années 1890, on réclame maintenant du mouvement. Bien que les premiers petits succès d’Edison et Dickson remontent à 1891, les frères Lumières ont frappé un grand coup en 1895 avec leur tout premier film grand public visible à partir d’un Kinétoscope, genre de machine insérée dans une boîte qui permet à une seule personne de payer pour voir un film. Puis, les premiers films en couleurs sont d’abord colorisés à la main, vers 1903, mais le premier réel long métrage en couleurs date de 1922.

Les années 1960 amènent un nouvel instrument très intéressant et prometteur : l’ordinateur. Peut-on faire évoluer l’image par des séquences de 0 et de 1, des bits quoi ? Eh bien oui !

La vidéo numérique a été introduite pour la première fois avec l’invention du tout premier enregistreur vidéo numérique par Ampex en 1977. Cependant, la forme numérique n’a été largement adoptée qu’au début des années 1990, après la sortie de la première machine entièrement numérique au monde, le Sony D1, en 1986.

Et pour nous …

En fait, la vidéo numérique offre un certain nombre d’avantages par rapport à la vidéo analogique, notamment:

• facilité de partage et de stockage ;
• aucune dégradation de la qualité des données lors de la copie ;
• copie facile et peu coûteuse ;
• facilité de produire des montages ;
• la capacité de multidiffusion.

En 2024, ce sont des milliards de vidéo qui sont captés annuellement. Ne pensons qu’à la facilité que nous procure nos téléphones intelligents, responsable de près de 80% des vidéos captés dans le monde, selon mon estimation personnelle. Seulement sur YouTube, on parle de 720 000 heures de vidéos publiées quotidiennement et plus d’un milliard d’heures de vidéos sont visionnées par les internautes à travers le monde tous les jours.

Rendre nos petites vidéos personnelles encore plus intéressantes

Bon, n’en déplaise à J. K. Rowling, nous ne sommes pas encore rendus à pouvoir incruster ces images animées sur du bon vieux papier. Mais le fait demeure que nous nous trouvons de plus en plus en possession de séquences animées.

Que faire avec nos vidéos personnelles que l’on capte çà et là ? Et celles que notre entourage nous envoie régulièrement ? Comment les éditer, les rogner, les assembler pour en faire des petites perles agréables à présenter ou à partager ? Après un voyage, comment combiner photos, vidéos dans une production visuelle ? Ajout de musique, de texte, wow, pouvons-nous ainsi devenir nous-mêmes de sobres producteurs ?

C’est ce que nous explorerons dans la présentation de la série Découverte, Comment créer ou modifier mes vidéos personnelles, le 21 mars à partir de 13 h 15, au Chalet Marie-Victorin et en vidéoconférence sur Zoom.

Nous démarrerons tout doucement en trouvant des sources de vidéo, puis comment supprimer le début et la fin avec des applications gratuites de type Photos déjà installées sur nos appareils. Par la suite, nous verrons comment rendre le tout plus attrayant en combinant photos, vidéos, textes, sons et transitions pour produire un film avec un outil payant de la firme Roxio, mais aussi avec deux outils gratuits, Shotcut et iMovie.

Y serez-vous ?

Pierre Delisle