Découvertes d’un membre du Club informatique Mont-Bruno

Céline Dufresne
mmnCéline Dufresne

Fabriquer du feu avec de l’eau… est-ce possible ?

Oui, mais vous le saurez un peu plus loin dans le texte.

Dans le cadre du 40e anniversaire du CIMBCC, laissez-moi vous raconter l’histoire de Richard Martin, un membre du Club informatique Mont-Bruno, et le parcours qu’il a réalisé grâce à son adhésion au Club.

Suzanne Boyer, la conjointe de Richard, et moi, sa voisine d’en face, nous avons essayé d’initier celui-ci à Internet, mais il ne voulait rien savoir de l’informatique après avoir pris sa retraite avec 35 années de service chez Gaz Métropolitain. Ça ne l’intéressait pas, disait-il. À l’automne 2014, sa conjointe entend parler d’une formation gratuite en informatique et, après plusieurs tentatives, elle l’inscrit à un cours de base donné à la Bibliothèque de Saint-Basile-le-Grand. Richard accepte d’y aller, mais à la condition qu’elle l’accompagne.

Dans cet article, vous suivrez le cheminement remarquable de ce membre initialement récalcitrant aux ordinateurs.

Prise de contact avec le CIMBCC

Richard suit les cours d’initiation à l’informatique donnés par Michel Gagné et commence à s’y intéresser, surtout pour voir ce que l’Internet pourrait apporter dans sa vie. Il décide de s’acheter un ordinateur (une tour) et il commence timidement à naviguer sur le Web. Il ne vogue pas bien loin, car il reste près du port, lui qui a construit un bateau de 37 pieds avec un caisson intérieur pour faire de la plongée sous-marine. Même s’il bourlingue sur Internet, il se sent loin des flots. Il apprend comment créer une adresse de courriel et envoyer des messages à sa conjointe, sur son ordinateur dans la pièce à côté, ou à son voisin et sa voisine d’en face. C’est bien Richard… continue !

Puis, lors d’un cours à la bibliothèque, il entend parler du CIMBCC. Il se rend au Chalet Marie-Victorin un soir pour constater de lui-même comment cela se passe et, en janvier 2015, il devient membre du Club. Il assiste régulièrement aux présentations des séries Facile et Découverte. Il apprend de plus en plus à se débrouiller et, un jour, il assiste à une présentation de Sylvain Garneau lui faisant découvrir YouTube. Richard commence à naviguer plus loin.

Ayant travaillé dans le domaine de l’énergie toute sa vie et étant curieux de nature, il cherche des articles et des vidéos à ce sujet. Un soir, il découvre une vidéo d’un Américain qui explique comment faire du feu avec de l’eau avec de l’oxyhydrogène (HHO). Voilà une nouvelle passion qui vient de naître, il va faire du HHO.

Mais, regarder des vidéos et prendre des notes en même temps sur le côté, quand on a le clavier devant soi et la souris à droite, ce n’est pas facile. Alors Richard s’est construit un dispositif pour que son clavier soit à la verticale, juste en dessous de son écran. Comme ça, il pourra écrire les notes essentielles à son projet sans trop quitter l’écran des yeux. Je suis certaine que les fabricants de claviers n’ont jamais pensé à ça.

Mais qu’est-ce que le HHO ?

Le HHO – c’est l’abréviation chimique de l’oxyhydrogène gazeux. Et comment fait-on ça ? La méthode la plus connue pour en produire est celle de l’électrolyse découverte en 1832 par Michael Faraday. L’électrolyse est une décomposition chimique produite en faisant passer un courant électrique à travers un liquide ou une solution contenant des ions. Je suppose que beaucoup d’entre vous ont entendu parler de l’électrolyse pendant les cours de chimie au secondaire.

Alors, Richard achète plusieurs choses sur Internet avec PayPal pour équiper son « laboratoire » comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous et il commence à faire du HHO.

Richard Martin et l’installation dans son garage

Puisque son équipement est situé dans son garage et que sa tour d’ordinateur loge au premier étage de sa maison, Richard s’est muni d’un portable pour poursuivre ses activités. Il s’est procuré cet appareil à l’atelier de recyclage du Club. Maintenant, il peut suivre les vidéos directement à côté de ses installations.

Avec le gaz HHO produit par son système d’électrolyse, Richard peut faire fonctionner un chalumeau, donc fabriquer du feu avec de l’eau. C’est bien, mais son but premier est de pouvoir chauffer sa maison avec ce gaz HHO, car le gaz naturel n’est pas installé dans nos rues. Ne perdez pas de vue que Richard a travaillé à Gaz Métropolitain et, donc, le gaz, il connaît ça. Il entrevoit la fin des factures exorbitantes d’Hydro-Québec et il serait en plus indépendant pour le chauffage. De plus, l’eau, c’est gratuit.

Si vous voulez en savoir plus sur la fabrication du HHO, voici deux liens vers YouTube. La première vidéo montre la construction d’une cellule d’électrolyse et la seconde documente la production d’hydrogène qui en résulte.

Avec le temps et l’investissement qu’il a fait, Richard s’est rendu compte que c’était beaucoup moins compliqué, moins onéreux et aussi moins dangereux de passer à l’énergie solaire. En effet, le HHO peut exploser à tout moment quand il est sous pression. Lorsque vous avez une proportion de HHO aussi faible que 4% par volume dans l’air, le mélange peut s’enflammer en présence d’une source d’allumage.

N’essayez pas ça si vous n’avez pas d’expérience dans ce domaine. Aussi, le HHO n’est pas vraiment une alternative économique pour le chauffage, car il faut plus d’électricité pour le produire que l’économie qui en résulte.

Passage à l’énergie solaire

Richard décide donc de s’acheter une tablette parce qu’il veut aussi être capable de naviguer sur Internet lorsqu’il est ailleurs dans sa maison ou dans sa cour pour son nouveau projet… l’énergie solaire. Pour apprendre tous les rudiments de sa tablette, Richard s’inscrit à l’atelier donné par Bruno Fournier.

Il y a 5 ans, Richard a converti sa maison à l’énergie solaire. Il a acheté des capteurs solaires avec PayPal, livrés à domicile et les a installés sur son toit ainsi que dans sa cour, toujours en suivant les conseils sur Internet.

Puis, il a entendu parler de l’atelier d’Arduino donné par Jean Presne. Il s’y est donc inscrit, car il voulait utiliser des microprocesseurs pour orienter ses panneaux solaires installés dans sa cour afin qu’ils puissent suivre le déplacement du soleil tout au long de la journée. Il a aimé l’expérience, mais il s’est vite rendu compte que, pour équiper tous ses panneaux solaires de ce dispositif, cela lui coûterait assez cher. Donc, il a abandonné ce projet d’Arduino.

Cette année, il a pensé à se créer un potager sur roulettes équipé d’un panneau solaire qu’il peut déplacer aisément pour suivre le soleil. Il peut donc faire pousser des légumes tout en emmagasinant de l’énergie.

Richard Martin et sa conjointe, Suzanne Boyer, posent à côté du potager équipé d’un panneau solaire

Le petit potager situé sous le panneau solaire demande moins d’eau que si les légumes étaient plantés en pleine terre, exposés au grand soleil. Les cultures poussant à l’ombre du panneau solaire présentent une évapotranspiration plus faible, car il y a moins de rayonnement solaire. Leur besoin en eau baisse de 30%.

S’il y a de fortes pluies, que du gel soit annoncé comme en juin dernier ou encore lors des jours de forte chaleur, Richard peut mettre son panneau à plat pour protéger ses cultures. Il peut l’incliner, comme montré sur la photo, afin de laisser passer la lumière et la pluie, selon les besoins des plantes. Au moment où la photo fut prise, la récolte avait eu lieu.

Maintenant, lorsque ses panneaux solaires produisent plus d’énergie qu’il en a besoin, il l’emmagasine dans des batteries et des réserves d’eau chaude pour chauffer sa maison. Si nous avons une autre crise du verglas comme en 1998, je suis certaine qu’il sera le seul à Mont-Saint-Hilaire à pouvoir s’éclairer et se chauffer sans génératrice, pourvu qu’il ait emmagasiné assez d’énergie et qu’il fasse soleil pour recharger ses batteries.

Si vous voulez en savoir plus sur le HHO ou sur les panneaux solaires, n’hésitez pas à contacter Richard à l’adresse suivante : . Si vous voulez lui rendre visite à Mont-Saint-Hilaire, c’est avec plaisir qu’il vous montrera ses installations. Il pourra aussi vous donner quelques conseils si vous voulez installer des panneaux solaires chez vous.

Découverte de l’informatique et du CIMBCC

En conclusion, qui aurait cru qu’à 82 ans un homme qui, il y a juste 8 ans, ne voulait rien savoir de l’informatique et d’Internet serait passé à l’énergie renouvelable pour être de son temps, comme « les jeunes », et responsable de sa consommation d’énergie.

Maintenant, Richard Martin est « branché ». Il possède une tour, un portable, une tablette et un téléphone intelligent. Il navigue sur Internet et visionne des vidéos sur YouTube. Il achète des produits avec PayPal et paye ses factures en ligne. Afin d’apprendre encore plus de choses, il continue à suivre les présentations du Club en présentiel et sur Zoom.

Ses nouvelles aptitudes sont étroitement liées au Club informatique Mont-Bruno, car sans être devenu membre il y a seulement 8 ans, il n’aurait pas découvert son nouvel univers et il n’aurait pas acquis autant de connaissances.

Qui sait quel nouveau projet mijote dans sa tête… Richard, tu n’arrêteras jamais de nous étonner. Et c’est grâce à lui que je suis devenue membre du Club. Il me l’a fait connaître en m’invitant à une présentation au Chalet Marie-Victorin. Merci !

Céline Dufresne

12 réflexions sur « Découvertes d’un membre du Club informatique Mont-Bruno »

  1. Félicitations à Céline Dufresne pour ce texte tellement intéressant et très bien écrit. Bravo à M. Martin de s’être rendu au bout de ses nombreux projets et aussi d’avoir persévéré en informatique pour en arriver là. C’est très inspirant!
    Merci!

  2. Wow! Bravo à toi Céline pour ce superbe article si inspirant et à vous, M. Martin, pour ne jamais cesser d’avancer. Vos projets sont inspirants!

  3. Quelle belle histoire! Merci Céline! Ce sont des histoires comme cela qui constituent notre paye, nous, les bénévoles du club.

  4. Merci pour cette magnifique chronique pour nous faire découvre les découvertes et innovations de Richard Martin. Oui, moi et mon conjoint seraient sûrement intéressés à visiter ses installations solaires. Je lui lève mon chapeau bien haut et je le salue bien bas. BRAVO!

  5. Un ajout séparé pour donner un BRAVO à Céline Dufresne pour avoir produit ce si bel article sur Richard Martin.

    1. Merci Robert,
      J’aurais pu faire un article de 10 pages tellement il y avait de choses à dire mais je me suis limitée à l’essentiel de son parcours dans le Club car j’aurais pu mettre des aspects techniques mais je pense que j’aurais perdu beaucoup de lecteur. On apprend beaucoup en l’écoutant et on se rappelle quelques notions de chimie et de physique apprises au secondaire qui ne sont pas oubliées mais juste enfouies bien loin.

  6. Richard Martin, un cas fascinant pour moi ! J’aimerais savoir ce qu’il faisait à Gaz Métropolitain. Quelles études il a fait etc… Il avait assez de moyen à 76 ans à Mont-Saint-Hilaire pour faire ses propres expériences surprenantes. Quelle que soit la réponse, c’est un gars fascinant.

    J’ai connu un cas analogue dans les années 90 qui est devenu alors mon ami. Je parle de Paul Porter, le plus grand spécialiste de réseau grande portée chez Bell Canada à Ottawa. J’étais moi-même un expert basé au Québec et nous échangions. Comme soutien canadien, il dépannait les grands cas difficiles de réseau. Pourquoi je le trouvais fascinant ; ce fut autant pour ses connaissances théoriques que ses habilités techniques à solutionner les problèmes techniques.

    Il est parti avec 0 connaissances théoriques et techniques, 5 ans auparavant. Paul a commencé comme commis livreur de courrier dans l’édifice principal Bell au 160 rue Elgin, Ottawa. Il parlait parfaitement en français et aimait venir me voir au Québec !

    Richard Martin me semble de la même trempe en faisant des recherches expérimentales applicable dans la vie actuelle.

    BRAVO à Richard,
    Bravo au CIMBCC

    PS J’ai amplement parlé de moi-même via mon site web. Je suis plus qu’heureux d’entendre parler de personnes comme Richard Martin. Je trouve que plusieurs membres du CIMBCC devraient être plus connu en grands détails. Leur humilité pourrait laisser la place au partage d’appréciation et d’expérience au bénéfice de tous.

    1. En effet Robert, il y a certainement d’autres perles rares dans notre Club et il serait bien intéressant de les découvrir.
      Je m’offre à être « la journaliste » si quelqu’un se manifeste.

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