Éditorial – décembre 2011

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Des livres comme cadeaux

Dans ma famille, le cadeau le plus populaire est un livre. Toutes les occasions de cadeaux sont bonnes pour donner des livres. J’en donne à mes fils et à mes petits-enfants. J’en reçois aussi.

Certains livres que je reçois deviennent des livres de chevet. Je les lis en me couchant jusqu’à ce que le sommeil me gagne. Je les lis par bribes. Je dois parfois reprendre certains passages parce que la veille j’étais un peu trop somnolent quand je les ai lus.

Mon livre de chevet de ce temps-ci est Les 100 discours qui ont marqué le XXe siècle par Hervé Broquet, Catherine Lanneau et Simon Petermann publié par André Versailles éditeur. Il m’a été donné par un de mes fils.

C’est une brique de 800 pages. J’en ai déjà lu la moitié. Bribe par bribe, je vais finir par passer au travers. Je suis amateur d’Histoire. Le livre m’intéresse donc au plus haut point.

Les discours, évidemment en français ou traduits en français, sont situés dans leur contexte historique pour une meilleure compréhension.

Je vais trahir mon âge, mais mes souvenirs remontent aux dernières années de la Deuxième Guerre mondiale. Certains souvenirs du jeune enfant que j’étais à l’époque sont encore bien ancrés dans ma mémoire. C’est sans doute pourquoi je trouve un grand intérêt aux discours des années 30, 40 et 50.

Un discours d’Adolf Hitler, L’Allemagne a besoin de paix, prononcé en 1935 m’a particulièrement choqué. Un pacifiste convaincu n’aurait pas fait mieux. Hitler prêchait la paix en évoquant de solides arguments contre la guerre tout en la préparant. Il a littéralement endormi plusieurs hommes politiques qui se sont réveillés trop tard. On est ahuri devant tant de duplicité.

Tous ces discours et les mises en contexte qui les accompagnent permettent au lecteur de voir des hommes politiques visionnaires, dévoués, probes et courageux, mais aussi des politiciens sans courage ou scrupule, des aveugles volontaires, des grands parleurs et petits faiseurs (comme disait ma mère), des psychotiques, des mégalomanes, des corrompus, etc. Les choses ont-elles vraiment changé?

Devant un tel déploiement, j’ai tendance à réfléchir à se qui passe de nos jours avec le prisme de l’Histoire. Je vais même plus loin et je pense à notre club qui n’est qu’un microcosme de la société. Nos enjeux et moyens sont en comparaison insignifiants, même dérisoires. Mais l’homme est toujours l’homme. Faisons-nous aussi preuve, à notre échelle, de vision, de dévouement, de probité et de courage? Certainement. Mais la perfection n’est le lot de personne. Demandons-nous si toutes nos actions sont bien imprégnées de ces grandes qualités. À fréquenter l’Histoire, on apprend à comprendre qui nous sommes et notre quotidien. Comme quoi la lecture de certains livres nous renseigne au plus haut point.

Je continuerai à donner des livres. Et je vais sans doute en recevoir d’autres qui serviront à aiguiser mon introspection et mon regard sur le monde (et aussi pour mon bonheur).

Noël approche. Si vous manquez d’idées pour des cadeaux, visitez une librairie sur le Web ou en personne. Ce ne sont pas les bonnes idées qui vont vous manquer.

Meilleurs vœux de la saison!

André Charest