Tous les jours, on entend parler de pénurie de main-d’œuvre. Pénurie dans le système de santé, pénurie en éducation, pénurie dans l’industrie de la construction, pénurie dans les usines, pénurie dans les magasins… pénurie partout.
Des intervenants proposent diverses solutions pour s’attaquer au problème : augmenter le nombre de travailleurs temporaires, augmenter le nombre d’immigrants, retarder l’âge de la retraite, augmenter la productivité, etc.
Toutefois, les experts s’entendent sur le fait qu’il n’y a qu’une solution qui soit réellement efficace : l’augmentation de la productivité. La Presse écrivait d’ailleurs récemment : « Faute de bras, le Québec doit être plus productif. C’est la clé. Il faut se mettre tous ensemble en mode solution ».
« Tous ensemble », ça inclut vous et moi. Je me suis donc demandé ce que nous, les membres du club informatique, nous pouvons faire pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre.
En y pensant un peu, j’ai réalisé que, nous aussi, nous avons un rôle à jouer.
L’augmentation de la productivité
Les entreprises doivent évidemment augmenter leur productivité en améliorant leurs équipements et leurs processus, par exemple, en faisant une meilleure utilisation des robots et de l’informatique.
Les entreprises doivent aussi augmenter l’efficacité de leurs interfaces avec leurs clients. Mais, à ce niveau, elles ont besoin de nous. Les entreprises peuvent imposer des changements technologiques à leurs employés, mais elles ne peuvent pas procéder de la même façon avec leurs clients parce que les clients sont beaucoup plus mobiles que les employés et, s’ils se sentent brusqués, ils changeront de fournisseur. En conséquence, dans l’interface avec leurs clients, les entreprises proposent des solutions, mais elles ne les imposent pas. C’est à nous de décider si et quand nous sommes prêts à adopter de nouveaux comportements.
Pour adopter de nouveaux comportements, il faut combattre l’inertie. Il est si facile de continuer à faire ce qu’on a toujours fait. Par contre, en acceptant les outils de productivité qui nous sont proposés, nous permettons aux entreprises de devenir plus efficaces et donc de libérer des employés pour d’autres tâches. En fin de compte, c’est nous qui en profitons.
Mais, sommes-nous prêts à utiliser les outils de productivité qui nous sont proposés? Sommes-nous prêts à utiliser les caisses libre-service? … à payer à la pompe lorsque nous achetons de l’essence? … à utiliser les transactions électroniques?
Nous avons le choix : conserver nos vieilles habitudes ou adopter les technologies de productivité et ainsi libérer des employés qui deviendront disponibles pour répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les hôpitaux, les écoles, les usines, les magasins et ailleurs. Par exemple, en utilisant les caisses libre-service dans les épiceries, nous libérons des employés qui deviennent disponibles pour garnir les tablettes du magasin et pour répondre aux questions des clients.
Je vous propose de répondre à un petit sondage pour voir où nous en sommes, nous, les membres du club informatique, dans l’adoption des nouvelles technologies de productivité.
Mise en contexte
Chaque mois, Hydro-Québec envoie une facture à quatre millions de clients. Avant l’avènement des transactions électroniques, des centaines d’employés étaient mobilisés chaque mois dans diverses organisations pour :
- produire le papier nécessaire aux enveloppes et aux factures,
- imprimer les factures et les mettre dans des enveloppes,
- trier les enveloppes et les livrer aux clients,
- traiter les paiements qui étaient faits au comptoir des institutions financières ou par chèque.
Imaginez le nombre d’employés mobilisés, le nombre d’arbres abattus et la quantité de gaz à effet de serre générée par ces activités!
Aujourd’hui, tout ce travail peut se faire avec deux transactions électroniques : un courriel pour informer le client des détails de sa facture et un paiement électronique pour acquitter la facture. Évidemment, ces transactions ont un coût en main-d’œuvre (des informaticiens doivent gérer le tout) et en gaz à effet de serre (il faut produire l’électricité qui fait fonctionner les ordinateurs), mais ce coût ne représente qu’une fraction de ce qu’il était avant les transactions électroniques.
Le sondage
Je vous propose de répondre au sondage ci-dessous pour voir où nous en sommes dans l’utilisation des transactions électroniques pour la gestion de nos factures d’électricité. Je vous encourage à répondre nombreux au sondage pour que les résultats soient représentatifs du comportement de notre groupe.
En particulier, ceux qui n’utilisent pas encore les transactions électroniques ne devraient pas être gênés de répondre au sondage. Il est normal que chacun progresse à son rythme dans l’adoption des nouvelles technologies. La Bible nous indique que Dieu lui-même était plutôt réfractaire à l’utilisation des nouvelles technologies : lorsqu’il a communiqué ses commandements à Moïse, il a boudé le papier et il a continué à utiliser la vieille technologie des tablettes de pierre. Si Dieu prend son temps avant d’adopter de nouvelles technologies, nous avons le droit d’en faire autant.
Après avoir soumis vos réponses au sondage ci-dessous, vous pourrez cliquer sur un lien menant à une page résumant les réponses recueillies jusqu’à maintenant. Aussi, dans quelques semaines, les résultats du sondage seront publiés dans un article du CHIP.
Pour afficher une page résumant les réponses recueillies jusqu’à maintenant, cliquez ici.
Michel Gagné
Article qui suscite beaucoup de commentaires. Les résultats, à date, prouvent que les membres du club acceptent d’emblée les nouvelles technologies, telles que, par exemple, l’authentification en deux étapes ou, ce qui au début me mettait en rogne, l’obligation de payer d’avance mon plein d’essence à la pompe avec la carte de crédit. J’avais oublié que lorsque les prix à la même pompe étaient très élevés, les dépanneurs s’en faisaient voler beaucoup. Il y a quelques années, le Sage Lucien Bouchard avait dit que les Québécois ne travaillaient pas suffisamment comparativement à nos confrères du ROC (rest of Canada). On peut toujours « faire plus avec ce que l’on a. » Il s’agit de le vouloir.
Bonjour Michel, félicitation pour ton article. Très intéressant et révélateur. Celui-ci génère des réactions et c’était sans doute prévisible. Depuis le début de l’informatique, je me suis rapidement converti en un anti-papier. Ainsi, j’ai le meilleur des deux modes. L’électronique pour l’efficacité et meilleure administration et gestion de mes comptes. Le papier (au besoin) si on veut une copie papier d’un document; on fait comme les compagnies. On retrouve le fichier électronique ou numérisé du dit document et on en imprime une copie. En terminant, changer le comportement des gens n’est pas facile mais souvent nécessaire. Pas de changement pas de progrès!
Et les caisses à l’épicerie? Je refuse de transiger avec un robot. C’est pour avoir plus d’employés sur le plancher ou pour éviter de payer un salaire, des vacances, des avantages sociaux, etc ? Pour le bien d’une famille qui compte sur un salaire pour survivre, je refuse d’entrer dans le jeu.
Merci Michel de nous avoir proposer cette piste de réflexion
Les caisses libre-service dans les épiceries et autres commerces sont un grand progrès selon moi. C’est par contre beaucoup moins rapide avec une grosse épicerie que si on passe à la caissière et à l’emballeur (avec mon aide), mais lorsque la caissière est trop occupée, justement par manque de main d’oeuvre, je prend la caisse libre-service même si j’ai beaucoup d’items.
Par contre, ça requiert encore une employée de disponible car certains items ne sont pas toujours dans la base de données. Et lorsqu’on achète de l’alcool, la caisse libre-service arrête jusqu’à l’approbation d’une employée. Ce qui fait que cette semaine, le manque de main d’oeuvre était si grave à mon IGA que même les caisses libre-service étaient…fermée!
Merci Michel pour cet article très à propos! Pour ma part, je suis depuis longtemps, un anti-papier. D’une part, le déboisement m’attriste, mais d’autre part, beaucoup plus facile de retrouver une facture sur mon disque dur ou par le site Internet d’une entreprise que de fouiller dans mon immense classeur des années 1980. En fait, des 4 immenses tiroirs qu’il possède, qu’un seul contient des documents papiers.
Par contre,
Dans le temps, j’offrais des conférences dans le Témiscamingue où l’activité industrielle principale était la foresterie. J’amenais une solution informatique qui diminuait le recours au papier. Pas toujours bien reçu.
Travaillant d’abord dans les écoles, j’ai dû affronter de nombreuses vagues de réticences à ces changements. Par exemple, ne pas utiliser le courrier électronique car les patrons pouvaient lire tous nos envois … les élèves peuvent aller chercher les examens dans nos dossiers… ils peuvent copier plus facilement … Mais aujourd’hui, eux-mêmes admettent que c’était d’abord un problème de réticence au changement.
J’aurais voulu répondre à au sondage, mais notre façon de procéder ne s’y trouve pas. Nous recevons en ligne la facture et nous payons en se rendant sur notre site bancaire, ce qui pourrait correspondre à la première réponse.
Peut-être rappeler que nous aussi, au club, nous avons un défi de main~d’œuvre bénévole.
Mon 3e et dernier courriel sur le sujet en titre.
Dans ma jeunesse en 12e année secondaire on me disait que l’on se dirigerait vers la société des loisirs ! Je crois que nous nous dirigeons vers cette société mais il y aura beaucoup de turbulence.
Il nous faudra apprendre a informatiser et décarboniser tout en assurant une bonne adaptation sociale.
Quosse ça donne lorsqu’on fait un système perfectionné de transport public et que la grève stoppe tout ou que le pont tunnel est fermé pour plusieurs années.
Quosse ça donne lorsqu’on monte un système social du futur monde du loisir alors que l’on organise tout en fonction du travail et des garderies.
Quosse ça donne les petits efforts quotidiens et les petites éliminations papier lorsque que qu’on a toujours dans la tête de faire un ou deux beaux voyages annuels par avion.
La fameuse électricité de barrages cause des inondations de terres et forêts ancestrales et les troubles sociaux associés. Les éoliennes et les panneau solaires ont leurs problèmes aussi. Reste la dernière nouvelle des États-Unis à propos de breakthrough en fusion nucléaire mais en pratique il faudra entre 40 ans et 400 ans avant les réalisations pratiques.
Nous n’avons jamais eu autant de défis techniques et de société pendant que les milliards d’êtres humains augmentent sur la planète !
C’est peut être vrai que chaque petit effort individuel compte mais est-ce que les véritables solutions arriveront à temps ?
Entretemps, je m’en vais examiner la possibilité d’achat d’un nouveau laptop car après 3 ans, les chances de défectuosités augmentent et que j’ai déjà du flickering sérieux côté droit de l’écran. C’est beau et excellent mon merveilleux système bancaire en ligne mais il y a un coût carbone et un coût réel en $ sur ma pension de vieux !
Bonjour Michel, félicitation pour ton article. C’est toujours très intéressant. Cependant, pour des fins de précision, j’aurais aimé pouvoir obtenir les pourcentages exacts que représente chaque pointe de tarte dans les résultats. De plus, il eut été également appréciable de connaître le nombre total de participant au sondage. À moins que vous ne gardiez cette information pour le futur article du CHIP???
Ma vue du problème causant du manque de productivité :
1) Il y a un coût de vouloir la qualité de vie d’aujourd’hui. Les plus jeunes que moi prennent goût à cette notion de qualité de vie par de longs congés de paternité (moi en 1972, j’ai eu 2 jours chez Bell). Les chirurgiens (hommes et femmes confondus) semblent prendre goût aux congés opératoires forcés. À quant la semaine officielle à 26 heures syndiquées ? Est-ce que ceci apporte du bonheur familial net !
2) Pourquoi se forcer au travail excellent et performant lorsque la demande dépasse l’offre en main d’œuvre ! Les motivations ne sont pas égales pour tous !
3) Il est facile de laisser le dur labeur aux nouveaux immigrants. De plus, il est connu que l’immigration même nécessaire ne règle pas les problèmes pour l’ensemble de la main d’œuvre,
4) Pour certains, les parents qui ont une certaine richesse sont un gage d’aide et de sécurité
Veuillez bien excusez mes bêtes pensées tout en comprenant que je ne pense pas tout expliquer ce monde complexe d’aujourd’hui simplement par mes mots !
Un commentaire face au sondage que j’ai rempli !
Pour Hydro-Québec, je suis totalement papier malgré mes habilités techniques pour 3 raisons :
1) avec l’éléphant Hydro-Québec et contrairement aux banques, si vous choisissez la facture numérique, il n’est plus permis de revenir en arrière en mode papier !
2) c’est le désir de mon épouse qui affirme devenir mal prise en cas de maladie ou décès de ma part car je suis son seul espoir technique…et elle étant mon seul espoir culinaire ! ?
3) il faut se rappeler qu’il y a quand même un coût carbone pour le courriel, pour les ordi, pour le stockage de données que l’on veut conserver (nos propres preuves de dépenses et de paiements pour ceux qui n’ont pas confiance en HQ ) en plus du coût en $ pour son informatique. Dans le cas bancaires et de placements si l’on désire revenir au papier c’est facile !
Hydro-Québec est pour moi un mauvais exemple autoritaire qui n’aide en rien. On dit souvent Hydro c’est l’état dans l’état par leur attitude!