Aimez-vous les uns les autres
À la mi-octobre sont apparues sur nos téléviseurs et sur YouTube des images insoutenables en provenance du sud de la Chine. Elles ont été captées par une caméra de surveillance dans la Ville de Foshan. On y voit la petite Yue Yue, âgée de deux ans, s’aventurer dans une rue étroite devant le commerce de ses parents dont elle a sans doute échappé à la surveillance. Quelques instants plus tard, la fillette est renversée et écrasée par un camion qui ne s’arrête pas.
Trois personnes circulent dans la rue et détournent leur regard. Puis survient un autre camion qui écrase l’enfant de nouveau. D’autres personnes circulent faisant semblant de ne pas voir l’enfant. Une femme finalement se porte au secours de l’enfant et la mère est alertée. Yue Yue décède quelque temps plus tard à l’hôpital.
Noël approche. Cette fête commémore la naissance d’un homme qui a marqué l’humanité, peu importe la nature que chacun lui reconnaît (fils de Dieu, prophète ou simple humain). On lui attribue la fameuse phrase : « Aimez-vous les uns les autres ». En français, c’est seulement 6 mots. Une petite phrase qui portait un message révolutionnaire dans une société du « œil pour œil, dent pour dent ». Un message jamais entendu auparavant. Je fais de cette petite phrase mon message de Noël.
En 2000 ans, le message a fait beaucoup de chemin. Mais il n’a pas de toute évidence encore conquis tous les cœurs.
Des gens qui étudient le comportement humain ont trouvé une explication à ce qui s’est passé en Chine. L’être humain ne serait pas fait pour vivre dans une société où il est constamment exposé à une multitude d’autres êtres humains. Il se désensibilise. Ce qui s’est passé en Chine pourrait arriver dans n’importe quelle grande ville à forte densité de population. D’ailleurs, on a vu des exemples de ce phénomène, quoique moins flagrants, dans nos grandes villes. On a vu des gens se faire tabasser par des voyous sans que la foule qui les entoure intervienne. Explication ou pas, on est loin du message « Aimez-vous les uns les autres ».
Évidemment, en tant que président du club, j’ai tendance, à l’approche de Noël, à projeter la lumière de ce message dans notre propre cour. L’entraide est une application du « Aimez-vous les uns les autres ». J’en ai régulièrement des exemples au club. Je vois aussi malheureusement des exemples du contraire. Absolument rien de comparable aux exemples brutaux décrits ci-dessus, mais des exemples d’indifférence aux autres tout de même, tout le contraire de mon message de Noël.
Il y a quelques semaines, après une séance de présentations, les participants se sont rués vers la sortie. Presque personne n’est resté pour démonter la salle. Une exception quand même, une dame toute menue, que je ne connais pas qui empilait de peine et de misère les chaises sur les chariots. Elle vivait le message à sa façon.
L’insensibilité aux besoins du groupe se voit chez certains membres. Ils viennent au club pour attraper tout ce qu’ils peuvent, sans jamais lever le petit doigt pour donner un coup de main. Peut-être croient-ils que parce qu’ils ont payé leur cotisation, ils n’ont rien d’autre à fournir. Les cotisations ne sont qu’une des ressources du club. La ressource la plus grande est l’entraide qui se manifeste souvent par le bénévolat. Ne jamais oublier que les bénévoles paient aussi leur cotisation.
Je répète donc le message que je vois dans la fête de Noël : « Aimez-vous les uns les autres », tout en espérant que ceux qui le liront deviennent plus sensibles aux autres.
C’est dans un esprit empreint de joie et d’espérance que je souhaite à tous les membres, y compris à ceux du comité de direction, aux présentateurs, aux organisateurs et à tous les bénévoles de passer de merveilleux moments pendant cette belle et joyeuse période des Fêtes.
Un joyeux Noël à toutes et à tous!
Réjean Côté, président