Le temps des mannes

mmmRichard Gervais

Il y a quelques années, je circulais sur le pont de l’Autoroute des Cantons-de-l’Est enjambant la rivière Richelieu lorsque j’ai traversé une nuée de mouches éphémères. En quelques secondes, plusieurs centaines de ces mannes ont été frappées par mon auto. Il n’y avait évidemment pas de dommage sur mon véhicule, outre un pare-brise impossible à nettoyer avec le lave-vitre et un résidu collant sur la carrosserie. Il en était tout autrement pour ces mouches qui ne vivent qu’une seule journée. Leur courte vie venait d’être sérieusement gâchée.

En bon représentant de l’espèce Homo Sapiens, je ne pouvais que regarder de haut l’espérance de vie très brève de ces insectes. Je vous invite toutefois à réfléchir un peu plus longtemps au sujet de ces mouches de l’ordre des Ephemeroptera. Dans un contexte de changements climatiques, il est pertinent de s’interroger sur notre relation avec le temps et la durée. Après un bref examen, notre supériorité face à ces mannes se dissipe plutôt brutalement.

Quelques mots au sujet des mannes

Voici ce que dit Wikipédia à leur sujet :

« Ces insectes (…) au vol lent présentent des caractères considérés comme ancestraux, comme le fait de ne pas pouvoir rabattre leurs ailes sur leur corps. Ils sont apparus au Carbonifère, il y a environ 280 à 350 millions d’années ; ce sont donc les plus anciens insectes ailés encore vivants (…)

Ce sont des espèces très sensibles à la pollution lumineuse et à la pollution chimique par les pesticides. Ils sont en forte voie de régression dans une grande partie de leur aire naturelle de répartition (…)

Ils font partie du plancton aérien (…), en particulier pour l’alimentation des poissons et de certaines chauves-souris. Les éphémères vivent environ 3 ans à l’état de larve puis se métamorphosent et se reproduisent en vol. Les femelles déposent leurs œufs dans l’eau et les adultes meurent quelques heures plus tard, d’où le nom donné à cet ordre. »

Je tiendrai donc ici pour acquis que l’espérance de vie d’une manne adulte est de l’ordre de 24 heures.

Au tour des humains maintenant

Voici une autre citation de Wikipédia, cette fois en lien avec les humains :

« Homo sapiens (…) est une espèce de primates originaire d’Afrique qui s’est aujourd’hui répandue et naturalisée sur l’ensemble de la planète hormis l’Antarctique. Il appartient à la famille des hominidés et est le seul représentant actuel du genre Homo, les autres espèces étant éteintes. Les plus anciens fossiles connus de cette espèce, découverts au Maroc, sur le site de Djebel Irhoud, sont datés d’environ 300 000 ans.

L’espérance de vie à la naissance est très dépendante des conditions matérielles et de la disponibilité de soins médicaux. Elle se situe aujourd’hui autour de 75 ans dans les pays les plus riches, et est inférieure à 50 ans dans les plus pauvres notamment à cause d’une mortalité infantile plus forte. »

L’espérance de vie à la naissance est revenue au Québec en 2021 à son niveau prépandémique de 83,0 ans, lorsque cette valeur comprend à la fois les hommes et les femmes. Il est alors possible de postuler qu’une vie d’adulte dure environ 65 ans si les 18 premières années d’enfance et d’adolescence sont soustraites.

À titre de curiosité, le tableau suivant produit en mai 2022 par l’Institut de la statistique du Québec ventile séparément les espérances de vie à la naissance et à 65 ans pour les hommes et les femmes pour les années 1975 à 2021.

Espérance de vie À la naissance À 65 ans
Années Hommes Femmes Hommes Femmes
1975-1977 69,3 76,8 13,4 17,3
1980-1982 71,1 78,7 14,0 18,5
1985-1987 72,1 79,5 14,2 18,8
1990-1992 73,6 80,6 15,1 19,6
1995-1997 74,5 80,9 15,4 19,7
2000-2002 76,2 81,9 16,4 20,3
2005-2007 78,0 82,8 17,7 21,0
2010-2012 79,4 83,7 18,6 21,8
2015-2017 80,5 84,2 19,4 22,1
2019 81,0 84,8 19,8 22,3
2020p 80,6 84,0 19,4 21,8
2021p 81,1 84,9 20,0 22,5

Il est tout d’abord possible de constater un gain substantiel dans les espérances de vie entre 1975 et 2021, lié en majeure partie aux progrès de la médecine et de la pharmacologie. En second lieu, l’espérance de vie a légèrement fléchi en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19.

L’espérance de vie résiduelle d’une personne est plus grande à 65 ans qu’à la naissance parce que cet individu a déjà survécu aux maladies infantiles, aux accidents et autres aléas de la vie. Par exemple, en moyenne en 2021, un homme de 65 ans pouvait espérer se rendre à 85 ans alors qu’une femme du même âge pouvait envisager de survivre jusqu’à 87,5 ans. Je vous laisse faire vos propres calculs pour savoir ce qui vous reste. Le record à battre est celui de Jeanne Calment avec ses 122 ans et 5 mois.

De retour avec nos mannes

Au niveau individuel, la moyenne de 65 ans d’âge adulte d’un humain écrase la journée dont disposent les mannes adultes dans un rapport de 23 725 à 1. Pauvres petites bêtes, pourrions-nous dire.

Toutefois, au niveau de l’espèce, les 300 000 ans du plus vieux fossile d’Homo Sapiens font très pâle figure en comparaison des 280 à 350 millions d’années d’existence des mannes. Ces dernières ont vu apparaître les dinosaures il y a 240 millions d’années pour les voir ensuite disparaître il y a 66 millions d’années.

Ces mouches éphémères, qui apparaissent au Québec tous les mois de mai, ont habité la Terre depuis beaucoup plus longtemps que les humains. Leur durée observée sur la planète est de l’ordre de 900 à 1200 fois celle des Homo Sapiens. Notre espérance de vie individuelle est de beaucoup supérieure à celle des mannes. Toutefois, notre durée comme espèce reste encore à démontrer.

Conclusion

Outre les menaces engendrées par la guerre, la famine et la maladie, il ne faut pas oublier les changements climatiques qui pourraient raccourcir la présence des humains sur la planète ou du moins compliquer la vie de nos descendants.

Il est important que nous mobilisions toutes les capacités de notre intelligence humaine face à ces défis existentiels. L’intelligence artificielle constitue une extension récente de nos aptitudes intellectuelles. Récemment, plusieurs experts ont toutefois demandé l’encadrement de son développement, car ce progrès technologique menacerait l’existence même l’humanité selon certains.

Avant d’aborder ce sujet, j’aimerais dans un prochain article commencer par examiner l’évolution de la température sur Terre depuis quelques milliers d’années en lien avec son impact sur les civilisations humaines. Ainsi, pour le Québec, il est pertinent de se rappeler que les conflits entre la France et la Grande-Bretagne au sujet de la traite des fourrures en Nouvelle-France se sont déroulés pendant le Petit âge glaciaire.

Richard Gervais

31 réflexions sur « Le temps des mannes »

  1. Incidemment, on peut alimenter un réacteur nucléaire avec des déchets nucléaires, ce qui réduit la radioactivité des déchets de deuxième génération, et ainsi de suite. -> https://www.cnbc.com/2022/06/02/nuclear-waste-us-could-power-the-us-for-100-years.html

    Source primaire -> https://youtu.be/IzQ3gFRj0Bc

    On peut se demander pourquoi on ne le fait pas. C’est peut être une question de coûts, i.e. parce que l’uranium coûte moins cher que les déchets nucléaires recyclés et que les réacteurs nucléaires américains actuels ne peuvent pas utiliser des déchets nucléaires comme carburants, ou encore d’un autre usage pour les déchets radioactifs, dont le plutonium qui sert à fabriquer des bombes nucléaires. Au Japon, il y a des réacteurs qui utilisent des déchets nuclaires comme carburants, donc c’est faisable.

  2. Le titre de l’article m’a accroché: très intéressant et fait naître de nombreuses questions.
    Mon frère Jean, malheureusement décédé en 2000, me disait toujours lorsqu’on abordait le sujet du futur de l’humanité, que les insectes auront leur ère de suprématie éventuellement; et ça viendra peut être plus tôt qu’on le pense, l’homme est en train de se détruire par une ambition démesurée, l’envie, le pouvoir, et, le signe de $.

    1. Bonjour M. Léonard,

      Merci pour votre lecture attentive.

      Lors de la pause planétaire au début de la pandémie de COVID-19, tous les pays ont stoppé leurs activités parce que les dirigeants, entre autres, avaient peur de mourir. Cette frousse collective a mobilisé la recherche pour la confection des vaccins et l’offre de soins pour les personnes frappées par la maladie. Il y a eu un effort considérable pour maîtriser une menace perçue comme immédiate.

      Les changements climatiques sont envisagés comme suffisamment lointains pour être négligés. C’est une erreur grave. Il va falloir convaincre les politiciens que ce sujet mérite une attention à court terme. Les coûts engendrés par les inondations, les feux de forêt et autres désastres naturels sont assumés par les assurances et les différents paliers de gouvernement. Bref, tout le monde paie et la facture va augmenter rapidement.

  3. Merci Richard pour ce bel article pour tout blogue informatique ou non. J’ai beaucoup à dire sur le sujet et je vais tenter de me limiter.

    Avant tout, je dois mentionner qu’après avoir écrit une chronique technique, je me sens comme une manne éphémère qui est heureuse d’avoir pu rehausser le niveau de compréhension en FRAPPANT les cerveaux. Après 3 jours, mon chien est mort et mon article classé. Heureusement que les commentaires m’encouragent à passer à un autre article !

    Pour revenir à l’environnement et la survie, voici ce que j’ai à dire :

    1) Confrontez 2 fous comme Poutine et Trump avec chacun leurs gros boutons rouges et devinez le reste !

    2) Un BIG ONE d’éruption magnétique de taches solaires orientées parfaitement vers la Terre nous ramène très rapidement à l’âge de pierre. Une émission de la BBC là très bien expliquée.

    3) Un gros microbe inattendu peut éliminer la race humaine !

    4) J’ai 80 ans, je pense différemment, je suis sans peur sauf en ce qui touche la souffrance ! Je sais où je m’en vais, mais je ne suis pas pressé !

    5) Hubert Reeves, mon ancien prof de physique avec qui j’entretiens occasionnellement des échanges a donné sa réponse à savoir si l’humanité avait de la chance et le mérite de survivre ! Sa réponse : plutôt OUI car l’humain a de l’empathie !

    Robert Lapointe

    1. Bonjour Robert,

      Je suis désolé d’avoir poussé ton article vers le bas. Les paroles s’envolent, mais les écrits restent. Sur un blogue, les articles descendent dans la pile sur l’écran d’accueil, mais ils sont toujours disponibles pour qui veut faire une recherche.

      1) Je ne commenterai pas davantage le sujet de Poutine et de Trump. Ils volent tous deux au niveau des hémorroïdes.
      2) Je suis tout à fait d’accord avec ton évaluation des risques de tempêtes solaires. L’événement Carrington pourrait intéresser certaines personnes à ce sujet.
      3) Je n’ose pas penser à ce qui se cache dans l’arsenal des armes biologiques que certains pays ont développé.
      4) Nous ne faisons que passer sur Terre. Autant faire le bien.
      5) L’humain risque effectivement de survivre s’il joue ses cartes correctement.

  4. Dans votre prochain article, vous pourriez considérer la concentration en oxygène de l’atmosphère. Les insectes y sont très sensibles et leur taille évolue en conséquence. Incidemment, la libellule est un insecte fascinant, qui possède des branchies comme un poisson. ->

    https://theconversation.com/les-secrets-aeronautiques-des-libellules-199111

    https://youtu.be/iJi61NAIsjs

    Et les insectes sont les êtres vivants qui seraient les moins vulnérables aux conséquences d’une guerre nucléaire. Cela veut dire que l’espèce humaine disparaîtrait avant les insectes.

    1. Bonjour Jean-Victor,

      Merci pour ton message.

      Je cite Le Devoir du 29 mars 2023 : « Début 2023, les neuf puissances nucléaires officielles et officieuses détenaient 9576 têtes nucléaires prêtes à l’emploi, soit une puissance équivalente « à plus de 135 000 bombes d’Hiroshima », indique le Nuclear Weapons Ban Monitor publié mercredi par l’ONG norvégienne Norsk Folkehjelp. »
      https://www.ledevoir.com/monde/787160/l-arsenal-nucleaire-pret-a-l-emploi-enfle-sur-fond-de-guerre-en-ukraine

      Si jamais l’humanité déclenche cet orage de destruction, je ne suis pas certain qu’il restera quoi que ce soit de vivant par la suite.

      1. Thorium

        On peut faire fonctionner des réacteurs à fusion nucléaire en utilisant du thorium au lieu de l’uranium. Le thorium est plus de 3 à 4 fois plus abondant que l’uranium et produit moins de déchets radioactifs. Mais il est plus difficile à utiliser, car il n’est pas fissile lui même, ce qui explique peut-être un peu sa prépondérance par rapport à l’uranium comme matière première pour la production d’énergie, mais le rend moins intéressant pour fabriquer des bombes nucléaires ce qui réduit l’attrait du thorium pour ceux qui cherchent plutôt à fabriquer des bombes qu’à produire de l’énergie. Il est aussi plus difficile à extraire que l’uranium, car il doit être extrait du minerai qui le contient, la monazite, contrairement à l’uranium, qui n’exige que la séparation des isotopes du minerai d’uranium. -> https://www.iaea.org/fr/newscenter/news/role-du-thorium-dans-le-nucleaire

        Ainsi, pour éviter la prolifération nucléaire, on devait privilégier l’utilisation du thorium par rapport à l’utillisation de l’uranium.

  5. Les espèces (animales et végétales) qui survivent le plus longtemps sont celles qui s’adaptent aux changements qui surviennent dans leur environnement.

    Je me demande si notre intelligence sera un atout ou une entrave à notre adaptation.

    J’ai bien hâte de voir les prochains articles pour poursuivre notre réflexion sur le sujet.

    1. Bonjour Michel,

      Merci pour ton commentaire et ta lecture de mon article avant sa publication.

      J’espère être capable de résumer des sujets complexes dans mes prochains articles, mais sans entrer dans des polémiques.

  6. Merci très intéressant.
    Je vous laisse faire vos propres calculs pour savoir ce qui vous reste.
    N.B. On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres.
    Rien nous empêchent des faire mentir.
    Longue vie à vous toutes et tous.
    – rab

    1. Bonjour Robert,

      Il est vrai que les statistiques s’appliquent aux grands nombres et qu’il ne s’agit pas d’une condamnation pour une personne donnée. Toutefois, ces chiffres devraient nous faire réfléchir quand même.

  7. Merci pour cet article très instructif. Nous sommes tous éphémères…. le temps de notre passage sur terre est relatif, et très court par rapport à un temps cosmique. Seule notre conscience de nos actions peut accroitre ou non la durée de notre système planétaire et de nos vies. La préoccupation de notre façon de vivre devrait être notre principal souci pour survivre. Nécessairement elle va de pair avec notre paradigme qui nous faut modifier. La terre se remettra toujours de nos accès, mais pas nous. Certaines espèces vivantes disparaitront, d’autres apparaitront, mais pas les humains. Votre article soulève des questions et des attitudes de vie à modifier. Merci

    1. Bonjour Mme Grau,

      Merci pour votre commentaire.

      Tous les habitants de la Terre, animaux et végétaux compris, sont incarnés dans le présent. Les êtres humains semblent être une des rares espèces, sinon la seule, capables d’envisager le passé et le futur. Ce talent devrait nous aider à comprendre les erreurs du passé et à choisir les meilleures solutions pour l’avenir. Malheureusement, il va falloir attendre pour voir s’il y a une suite.

  8. Bonjour Richard.
    Excellent article. je seconde M. Hurtubise dans son commentaire.

    Effectivement, il y a tant à dire et surtout sur les changements climatiques qui sont des cycles naturels sur des milliers d’années et dont nous devons tenir compte. Il y a eu des mini-ères glaciaires au fil des récents siècles. Et il faut se rappeler que, dans les années 70, c’est une ère glaciaire qu’on nous annonçait, vidéo promotionnel à l’appui avec Leonard Nimoy, non pas un réchauffement climatique.

    Pour ce qui est du CO2 dans l’atmosphère, celui-ci ne représente que 0,04% du gaz à effet de serre, les chiffres ont été présentés récemment en commission au USA. Et les humains ne représentent que 4 % de ce 0,004%. La planète a connu des concentration jusqu’à 10,000 fois plus élevé de CO2.

    Bref, je m’arrête ici, car j’ai beaucoup d’informations à ce sujet ayant creusé la question, mais cela nous fait réaliser notre petitesse devant toute cette vie et cette merveilleuse planète où l’intelligence n’est pas celle que nous avons définie.

    Merci pour cet article rafraichissant!

    1. Bonjour Daniel,

      Merci pour ton commentaire.

      Je ne veux pas transformer le blogue du CIMBCC en une tribune où les gens s’attaquent mutuellement selon leur position sur le réchauffement climatique ou tout autre sujet.

      Je vais essayer de présenter de l’information basée sur les recherches scientifiques et non sur des opinions. On verra si je peux réussir.

  9. Excellent article Richard! Merci! En constatant la viabilité de ces habitants éphémères, face à une probable extinction humaine, me ramène à la conclusion de la chanson Plus Rien des Cow-boys fringants :
    ????« Au fond l’intelligence qu’on nous avait donnée
    N’aura été qu’un beau cadeau empoisonné … »????

    1. Bonjour Pierre,

      Merci pour ton message.

      Il faudra se servir de notre intelligence pour se sortir du cul-de-sac dans lequel le pillage des ressources de la planète nous a entraîné.

  10. Monsieur Gervais.
    Je vous félicite pour cet article très intéressant et d’une approche surprenante dans un club informatique.
    En commençant avec les mannes, je n’avais aucune idée que vous feriez un parallèle avec l’HS et notre espérance de vie.
    Bravo!
    Très instructif. De surcroît, une autre façon de nous sensibiliser aux changements climatiques.
    Merci.

    1. Bonjour M. Hurtubise,

      Merci pour votre message constructif.
      Même s’il s’agit ici d’un blogue d’un club informatique, les enjeux de la société et de la planète ne peuvent nous laisser indifférents.

  11. Merci Richard pour cet enseignement, je ne sais pas si elles ont le temps de polliniser ou leur courte vie n’est axée que sur la reproduction de l’espèce. En parlant de pollinisation, plusieurs villes cette année ont demandé de ne pas arracher les pissenlits pour laisser la chance aux abeilles de se nourrir en attendant que les autres fleurs (d’arbres ou de légumes) poussent. Je suis bien contente parce que moi, j’aime cette fleur cela met de la couleur partout pour égayer le printemps. Si on lui avait donné un autre nom comme chrysanthème miniature par exemple ou si cette pauvre fleur avait un parfum comme le muguet ou la lavande, on la laisserait pousser sans vergogne. Et puis, les feuilles se mangent en salade et viendra peut-être un temps où on n’aura que ça à se mettre sous la dent. Les madelinots en ont tiré profit en faisant de la bagosse…oui oui….du vin de pissenlit….j’y ai goûté et je vous jure qu’aucune bactérie ne peut résister à ça dans la bouche. On la retrouve partout au Québec, elle a la vie dure cette fleur en poussant sur le bord des routes et sur les terre-pleins d’autoroutes pour absorber le monoxyde de carbone de nos voitures. Laissons-lui cette chance de nous aider à dépolluer notre environnement.

    1. Allô Céline,
      Il est vrai que plusieurs citoyens coupent leur gazon beaucoup, beaucoup trop court et trop souvent.
      Moi, je ne fais pas le « défi pissenlit » car je tond haut et le moins souvent possible, mais je ne veux tout de même pas avoir du gazon jusqu’au genoux.
      Il y a des pissentits partout dans les fossés, sous les arbres, et tous les endroits inaccessibles pour les tondeuses. De plus, les arbres sont tous en fleurs présentement. Je vois beaucoup d’abeille autour de moi et j’aime bien ça, cela me rassure. Mes asperges sont entourées de pissenlits, et il semble qu’elles aiment bien ça elles aussi 🙂

    2. Bonjour Céline,

      Merci pour le commentaire.

      Les mannes n’ont ni bouche ni appareil digestif. Elles ne butinent donc pas. Le seul but de leur vie d’adulte est la ponte et la fertilisation de leurs oeufs.

  12. Monsieur Gervais,
    Merci beaucoup pour votre article intéressant qui invite à une réflexion sur la relativité du temps et de la durée et qui ébranle, à juste titre, notre fausse impression de « supériorité » par rapport au vivant.

    1. Merci pour votre courriel.

      Il est temps de déboulonner le mythe de l’homme maître de la Création.

  13. Merci infiniment. Excellent article. J’attends impatiemment le prochain.

    1. Bonjour Mme L’Écuyer,

      Merci pour vos bons mots.

      Moi aussi, j’attends la suite. Il s’agit uniquement que les mots coulent sur le clavier, mais il faut attendre que l’inspiration les fassent sortir.

      1. En effet Richard: « il fau attendre que les mots coulent
        sur le clavier, mais il faut attendre que l’inspiration les fasse sortir ». Je sais de quoi tu parles.

  14. Merci pour ce cours d’entomologie et d’anthropologie, Richard.
    En observant les avis de décès, je remarque que les 90+ans sont de plus en plus nombreux.
    Bien que cette pandémie est fait beaucoup de morts, la Terre reste tout de même surpleuplée. Je trouve toujours très beaux de voir le haut taux de jeunesse au Moyen-Orient et en Afrique, mais il serait temps que ces peuples considèrent sérieusement le contrôle des naissances. L’équilibre comme objectif humanitaire n’est, de toute évidence, pas en phase avec l’objectif de croissance matérielle à l’infini.

    1. Merci, Céline.

      La croissance économique annuelle prônée par les politiciens est malheureusement incompatible avec les ressources finies de la planète.

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