L’épopée C-I-L à McMasterville : un témoignage personnel ! Souvenirs précis d’un octogénaire

mnnRobert Lapointe

Northvolt est devenu tout récemment propriétaire de l’énorme terrain industriel qu’occupait la Canadian Industries Limited (connu sous C-I-L) avant sa disparition. Ceci a ravivé mes souvenirs précis de cette entreprise. J’écris dans ce texte C-I-L par respect du nom de la marque Peinture C-I-L qui existe encore.

Cette chronique vous décrira l’entreprise Canadian Industries Limited (C-I-L) de McMasterville autour des années 1964 à 1966 durant les trois années de mon premier emploi permanent comme technicien de laboratoire.

Sur cette page de mon site Web personnel, vous trouverez une bonne description des composantes du complexe industriel de McMasterville de cette période. Mes expériences de travail furent assez nombreuses et intéressantes.

J’y raconte diverses histoires vécues et des anecdotes inédites à mon sujet ainsi qu’à propos de mes patrons, de collègues employés, de l’entreprise et de la région. Notamment :

  • mes fonctions au cours de ces trois années d’emploi ;
  • mes tâches au laboratoire principal de l’usine et aux laboratoires satellites à l’intérieur de l’usine ;
  • l’absence de l’informatique du milieu des années 60 et de l’informatisation entreprise par la suite ;
  • Henry, un technicien allemand ayant fait partie de la division Panzer ;
  • Charlie, un technicien assistant au chef chimiste, vétéran des forces alliées ;
  • Bill Waugh, chef chimiste de foi religieuse bahaïsme ;
  • Kenneth Ross Suddard, acheteur de l’usine, 96 ans et résidant à Saint-Bruno-de-Montarville ;
  • la direction unilingue anglophone de l’époque avec l’arrivée du premier directeur d’usine francophone ;
  • mon empoisonnement mystérieux et du décès d’un autre technicien empoisonné (deux Lapointe !) ;
  • ma résidence comme chambreur à la maison de ferme près de l’usine et occupé par des Leclair ;
  • explosifs : TNT, Dynamite Nitro, PETN, Mix AMEX, Nitrate d’ammonium, Poudre noire ;
  • produits dangereux pour la guerre du Vietnam ;
  • mon grand-père à la poudrière en 1910 ;
  • l’explosion mortelle avec 8 morts en 1975 à la C-I-L de McMasterville ;
  • moi-même, jeune célibataire bon vivant inconscient ;
  • moi-même, plus sage ;
  • Centre de recherche CIL connexe à l’usine devenu une résidence privée pour retraités Les Richeloises ;
  • déménagement du siège social CIL de Montréal à Toronto en 1981 ;
  • transfert du Centre de recherche à Mississauga ;
  • la vente des divisions de la CIL et du démantèlement de l’usine de McMasterville ;
  • la marque C-I-L qui demeure !
  • l’achat du terrain par des promoteurs locaux et la revente à Northvolt ;
  •  références pour des lectures additionnelles incluant la référence à un Cahier d’histoire de la Société d’histoire et de généalogie de Beloeil-Mont-Saint-Hilaire (SHGBMDH).

Je vous invite donc à lire au sujet de cette époque de pleine effervescence à la CIL en cliquant sur ce lien qui vous amènera à mon récit rempli d’informations et d’anecdotes inédites sur mon site Web personnel.

Bonne lecture !

Robert Lapointe

18 réflexions sur « L’épopée C-I-L à McMasterville : un témoignage personnel ! Souvenirs précis d’un octogénaire »

  1. Merci pour votre article sur la C-I- L. J’ai connu une femme dont le mari est décédé dans l’explosion. J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt, un morceau de notre histoire…

    1. Bonjour,
      Merci de votre commentaire et témoignage.

      La liste des 8 morts fut publiée dans Le Soleil de Québec le 2 octobre 1975 le lendemain de l’explosion.

      Les huit morts, qui étaient au nombre des 13 qui se trouvaient dans le bâtiment au moment de l’explosion. sont MM Gérard Beauregard, Pierre Bernier, Alain Bédard, Pierre Fournier, Jean Ouellette, Edgar Racine et Gérard Carron.

  2. Rebonjour Réjean !

    Je viens de te répondre plus bas dans le blogue en détail et de te fournir mon adresse courriel pour prendre contact.

    Mais je viens tout juste de réaliser que tu demeures à Saint-Bruno-de-Montarville. J’ai acheté de toi ton livre sur le 60e anniversaire du Club de curling Mont-Bruno ! Tu me l’as autographié !

    À bientôt

  3. Bonjour Robert,

    J’ai lu avec très grand intérêt ton article sur l’usine de Beloeil. J’ai travaillé toute ma carrière professionnelle à cet endroit. Je connais presque toutes les personnes que tu mentionnes dans ton article. Entre autres, j’ai connu très bien Henry ou Heinz Wigand et Don Fenton, de même que le Roland Provost que tu mentionnes aussi ci-dessus. J’ai été leur patron de 1982 à 1985 quand j’étais le chef chimiste de l’usine et donc directeur du laboratoire de l’usine.
    Je suis arrivé au complexe de Beloeil au printemps 1976. Ayant un doctorat en thermodynamique, j’ai été engagé par la CIL pour faire partie d’un nouveau groupe de recherche créé spécifiquement pour comprendre les différents stimuli qui peuvent mener les explosifs à détonner accidentellement. Dans le terrible accident de 1975 c’est le frottement et l’échauffement du produit comprimé dans une pompe qui a provoqué l’explosion. J’ai travaillé plus de 2 ans sur ce projet avec plusieurs autres experts du domaine. Par la suite, j’ai fait quelque chose de totalement différent, étant en recherche pour développer un nouveau type d’explosif encore plus sécuritaire que les bouillies de type Powermex de 1975, soit un nouvel explosif qu’on appelle «émulsions» et qui ne contiennent aucun ingrédients explosif dans la formulation. C’est le procédé de fabrication qui transforme les produits utilisés en un explosif aussi puissant que la dynamite à base de nitroglycérine. Les émulsions sont aujourd’hui le type d’explosifs commerciaux le plus utilisés dans le monde.
    Je détiens 5 brevets sur la formulation et les procédés de fabrication de ces émulsions. Si tu tapes mon nom sur Google avec le mot emulsion explosives tu vas tomber sur certains de ces brevets qui remontent au début des années 80.

    J’aimerais bien revoir Roland Provost s’il est encore vivant puisqu’il était le technicien principal du laboratoire au cours des années 70 et 80. Quant à Henry Wigand, effectivement il a conduit un char d’assaut Panzer vers l’âge de 16 ans durant la deuxième guerre. Il en avait gardé tout un souvenir de ces mois d’enfer. Il parlait peu mais je l’aimais bien. Il restait seul dans une maison à McMasterville, de l’autre côté de la 116. Donald Fenton était aussi technicien de laboratoire et c’était tout un numéro lui aussi. Peut-être te souviens-tu aussi de Jean Doré, Raymond Palardy, Jean-Merril Lussier ou Claude Poudrier, tous des techniciens de laboratoire dans les années 70 et 80 qui travaillaient au S-98. Je ne sais pas s’ils étaient là dans les années 60.
    Je pourrais t’en raconter pendant des heures au sujet de l’usine de Beloeil, des laboratoires de recherches CRL (Central Research Laboratory) et ERL (Explosives Research Laboratory), puisque je connaissais tous les coins et recoins de cette usine. J’ai été longtemps aussi dans le secteur de production, ayant construit une usine pilote pour fabriquer des émulsions en petites quantités (RE-22) laquelle usine pilote a également sauté vers 1987, faisant 4 morts et 3 blessés. D’ailleurs Jacques Lagassé que tu mentionnes fut l’un de ces blessés. J’ ai été chanceux cette journée-là, car j’allais sur place à tous les jours, mais je n’étais pas encore arrivé au RE-22 quand l’accident est survenu, mais je connaissais très bien tous ceux qui ont péri.
    Par la suite, on a construit une grosse usine de 8MM$ pour fabriquer les émulsions. C’est moi qui était responsable de la construction et du démarrage des activités. Pendant 6 mois, j’étais sur place 16 heures par jour, dont une séquence de 21 jours consécutifs sans repos. C’était la première usine de fabrication d’explosifs au monde basés sur des automates programmables. Tout était mécanisé et les opérateurs suivaient le déroulement sur des écrans. Il y avait eu plusieurs reportages à Radio-Canada et dans les journaux. Cela a pris six mois pour régler tous les problèmes mais on est monté à 120% de la capacité théorique de l’usine quelques mois après.

    Si cela t’intéresse, on pourrait en parler plus longuement car j’en ai gardé de nombreux souvenirs même si je suis à la retraite depuis 23 ans et que je commence à en oublier des petits bouts.
    Réjean Binet

    1. Ouf, merci Réjean, quel témoignage !

      Avant tout, svp transmets moi si tu le désire ton adresse courriel et ton numéro de téléphone pour partager échanger.

      Entretemps je compte bien te relire suit à cet apport important.

      Feu Don Fenton (dont son père qui travaillait dans l’usine) était mon ami et nous allions à un chalet les fins de semaine autour de BeeBe. J’ai parlé il y a quelques jours à Jacques Lagassé qui est aussi mon ami et dont je suis allé à son mariage avec Jocelyne à Valleyfield en 1972.

      Ah oui, Raymond Palardy qui était à mon époque aussi fermier. Il avait sa ferme et son travail au laboratoire. J’attends un message de Roland Provost ! J’espère de ses nouvelles bientôt !

      J’ai hâte de te parler ! De recevoir d’autres nouvelles sur les gens dont Bill Waugh, Charlie Hunter. Et possiblement André Roy et Bastarache du ERL.

      J’ai travaillé un court moment à la CIL mais c’est une époque marquante pour moi !

      À bientôt

  4. En 1975, j’habitais chez mes parents sur la rue Joffre à McMasterville, soit tout près de la CIL.
    Lors de l’explosion, les vitres avant de la maison ont éclatées en morceaux. Quelques temps plus tard, on a remarqué que la fondation de la maison avait craquée.
    Espérons que la Northvolt sera plus sécuritaire.
    Merci, M. Lapointe pour ces souvenirs.

    1. Merci pour votre appréciation.

      C’est désolant pour la maison de vos parents. Est-ce qu’il y a eu dédommagement ?

      Au moins Northvolt ne produira pas d’explosif. Et l’usine sera construite plus loin sur le territoire de McMasterville et beaucoup sur le territoire de Saint-Basile-Le-Grand.

      Une grande bande de terrain commençant après les Richeloises sera laissé libre car il y a encore de la pollution dans la terres. Cette polution est considérée comme contenue dans un bassin hydrologique naturel. Il semble que rien ne coule vers le Richelieu. Northvolt ne voudra pas construire sur cet espace car il faudra officiellement dépolluer cette terre.

  5. Le jour de l’explosion de 1975 (j’avais 15 ans), j’étais en train de prendre ma leçon de piano hebdomadaire, à St-Hilaire. il y a eu des morceux de gyproc qui sont alors tombés du plafond. Un souvenir qui fait frisonner.

    Quant aux résidences Richelieu: mon oncle et ma tante y ont séjourné.

    1. Merci de ton témoignage Céline. Ceci confirme ce qu’il y avait sur le plan que j’ai vu de l’ingénieur C-I-L du milieu des années 60, qui montrait la distribution des objets projetés et leurs dimensions sur le territoire en cas majeur.
      Robert

  6. Je me rappelle de Roland Provost. Son commentaire sur mon pari de jogging aurait pu faire partie de mon article.

    À la fin de la journée de travail vers 16h00, je me retrouve au point de départ devant l’immeuble principal de l’usine avec beaucoup de monde sur le gazon et un cortège d’autos qui me suivront pour la durée de mon jogging jusqu’à la limite ouest de Saint-Basile-Le-Grand. Ceci sans préparation ou conditionnement physique préalable.

    Les patrons dans l’édifice étaient surpris et de demandaient de quoi il s’agissait !

    J’ai remporté la gageure mais maudit que j’ai eu mal aux jambes le lendemain matin. ?

  7. J’avais un oncle, Charles Roberge, maintenant décédé, qui a travaillé à la CIL, mais à Shawinigan. J’ignore ce qu’il y faisait.
    Vous avez peut-être déjà été en contact avec lui. Le monde est parfois petit!

    Historique intéressant.

    1. Merci

      Je n’ai pas connu Charles Roberge. En dehors de la C-I-L de McMasterville, j’ai connu que quelques personnes dans d’autres usines dont celles de Valleyfield et de Brownsburg. Mais j’ai moins de souvenirs précis à ces endroits.

  8. On a fait du ski ensemble à Mont Ste Anne. Tu était avec ta copine et tu conduisait une beetle.

    Tu as aussi gagé que tu ferais un parcourt en jogging et le départ était devant l’usine après les heures de travail.

    Ou demeure-tu maintenant ? Moi c’est toujours à Beloeil.

    J’ai travaillé 43.5 ans à l’usine. Au plaisir de se revoir.

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