Madeleine Mayer, avec la précieuse collaboration de Danielle Charest et de Diane Jutras
La première partie de cet article vous a été transmise il y a quelques jours; voici la suite.
Avertissement quant à la transmission des faits, des faits et des faits. Une réécriture tout à fait personnelle me permettra d’omettre les guillemets tout en respectant l’information recueillie que vous vous empresserez de rejeter du revers de la main parce que la fille de votre voisine, parce que votre nièce, parce que la femme de votre fils, parce que d’anciennes collègues sont soit informaticienne, soit ingénieure, soit physicienne nucléaire… autant de preuves que ces faits, ces faits, ces faits sont biaisés et ne tiennent pas compte de la réalité. Parce que vous entendez dans les médias, que vous lisez dans les journaux que les femmes envahissent le génie… Je vous le radote : « Et vous en ferez ce que vous jugerez bon d’en faire. »
Sans plus de préambule, allons aux sources :
- Une source, chez IBM, affirme que, dans son entreprise et dans bien d’autres, on refusera de répondre aux questions concernant la présence et l’intérêt des femmes dans le monde de l’informatique. Par crainte d’interprétations abusives, erronées, malveillantes. Elle ajoute cependant, cette source, qu’il y a très peu de femmes à cet emploi spécifique chez IBM et qu’elles sont d’autant précieuses.
- Une source, qui a travaillé jusqu’en 2011 chez Bombardier/St-Bruno, souligne que très peu de femmes ont été et sont à l’emploi de cette entreprise. En 2011, cinq informaticiennes. Sur combien d’emplois disponibles? L’information manque. Une source, professeure en génie mécanique, suggère que la faible représentation des femmes en informatique relèverait des mêmes causes que leur faible présence dans les secteurs peu prisés comme le génie. Sans plus de précision sur lesdites causes (et pourtant, les médias nous informent que l’inscription des femmes est à la hausse en génie : où se cache l’information juste et actuelle???).
- Une source de l’Université de Sherbrooke nous informe que, pour l’année 2011-2012, une seule brave (ou mutante?) s’était inscrite en informatique. Elles étaient plus nombreuses en génie : exploit assez facile à réaliser, mais on ne précise pas le nombre d’inscriptions.
- Une source, un article de l’Agence Science-Presse de mars 2009, dévoile les chiffres suivants : 22 % des inscriptions à l’École Polytechnique sont féminines; la clientèle du baccalauréat en génie médical, nouvellement offert, est composée de 63 % de femmes.
- Une source déplore que, dans les universités québécoises entre 1999 et 2007, les inscriptions féminines soient passées de 17 % à 12 % dans ces secteurs.
Encore quelques chiffres et surtout quelques initiatives visant l’intégration des femmes dans les secteurs dits masculins.
Dans le secteur de la formation :
- Au Maroc, 50 % des inscriptions dans les écoles d’ingénierie sont le lot des femmes. Nous retrouvons un taux aussi élevé, sinon plus élevé, dans certains pays dits communistes ou socialistes (ou ce qu’il en reste…, mais cet article n’est pas un éditorial, aussi je ne commenterai ni le contexte dans lequel les femmes sont incitées à s’inscrire dans les secteurs non conventionnels, ni leurs conditions de travail, ni leur salaire).
- En Europe, 33 % des salariés en informatique en 2010 étaient des femmes; en France, 27 %. Et les écoles d’ingénierie constataient une baisse des inscriptions féminines, et ce, malgré les nombreuses et diverses initiatives d’incitations.
- À Lausanne, dans le secteur de la formation, nous observons des ateliers d’information et de sensibilisation au Web, conçus pour les femmes. Un marrainage entre pairs et un mentorat entre étudiantes et professionnelles sur le marché du travail. Des stages d’été, des présentations de modèles féminins ayant réussi.
- En France, des filières d’enseignement plus attractives sont développées ainsi que des plans spécifiques de recrutement de l’agent féminin.
Dans le secteur des entreprises :
- Microsoft aborde le sujet de la place des femmes dans le monde informatique dans ses « Tech Days » annuels.
- Mozilla a créé un site « WoMoz » (Woman and Mozilla) qui propose un blogue, une lettre d’information, un wiki (http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/internet-2/d/wiki_3977/) afin de promouvoir les initiatives dans le domaine des femmes et l’informatique.
Dans le secteur des fondations et des organismes à but non lucratif :
- L’Anita Borg Institute for Women and Technology ainsi que le Women Who Tech multiplient les initiatives afin d’accroître le nombre de femmes dans les carrières liées au TIC (technologie de l’information et de la communication).
- Aux É.-U. et au Canada, de nombreux efforts (des millions de $$$ investis en budgets pour des stratégies de recrutement et des programmes institutionnels spécifiques aux intérêts des femmes) ont été réalisés par :
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- La National Science Foundation
- La National Physical Science Consortium
- IBM
- L’Oréal
- L’Association for Women in Science
Pour un constat décevant. En 2004, 17 % des licenciés en informatique étaient des femmes; en 2009, 19 %. Le quota espéré n’est jamais atteint. On peut penser cependant que lorsqu’il le sera ou qu’il sera dépassé on s’alarmera de l’absence des hommes. On constate que, toutes facultés confondues, 66 % des demandes d’admission dans les universités américaines sont féminines. On a maintenant recours à des normes sexuellement différenciées : les critères d’admission des universités les plus sélectives sont plus stricts pour les femmes que pour les hommes.
« Nous avons dit aux femmes d’aujourd’hui que le monde leur appartenait, et elles nous ont crus ! »
Mais pas encore dans ces domaines aujourd’hui visités : celui de l’informatique, celui du génie, celui de la physique. Pourquoi? Des hypothèses, qui vous feront grimper aux rideaux, vous seront soumises dans un prochain article, en novembre. Et comme, en principe, notre blogue sera enfin sorti des limbes, « … vous en ferez ce que vous jugerez bon d’en faire. »
À suivre…
Je me souviens qu’au cour des années 1970, IBM avait fait un effort pour engager des femmes dans des domaines ou elles étaient presque exclus. J’en ais pas vue tellement dans mon département à Montréal mais j’avais rencontré un technicien américain et je m’était informé de ce qu’il en était dans son village.
Je n’ai jamais eu l’occasion d’avoir une femme dans mon équipe et le département des services techniques, tout comme le tout IBM, a subit une réduction imposante de personnel dans les années 1990; il en restait peu quand j’ai pris ma retraite. Elles étaient toutefois plus nombreuses dans les services du logiciel. Les femmes font maintenant partie des unités de combat des force armés … chose impensable il y a 30 ans.