Vous connaissez tous le palmarès musical où nous répertorions les chansons les plus populaires du moment. Saviez-vous qu’il en existe un pour les plus puissants ordinateurs dans le monde?
Le site se nomme top500.org et n’est disponible qu’en anglais. Il répertorie les 500 plus puissants superordinateurs de la planète, et ce, depuis plus de 25 ans. D’ailleurs, vous retrouverez sur cette page un historique des points marquants au fil des années.
Ces superordinateurs étant si complexes et coûteux à construire, les mises à jour de la liste ne sont effectuées qu’aux 6 mois. La dernière mise à jour, que vous retrouverez sur cette page, remonte à novembre dernier.
Nous pouvons voir qu’à la position 1, nous retrouvons présentement le Frontier HPE Cray EX235a de la firme Hewlett-Packard Enterprise.
Source : https://top500.org/lists/top500/list/2022/11/
Afin de bien comprendre ce palmarès et les colonnes qui le composent, quelques notions supplémentaires s’avèrent utiles.
Cores (Cœurs)
Nous savons que nos ordinateurs personnels contiennent tous un microprocesseur multicœur, soit de marque Intel, AMD ou encore Apple pour les utilisateurs d’ordinateurs Mac. Celui-ci varie de 2 cœurs jusqu’à 24 cœurs pour les plus costauds actuellement sur le marché.
Du côté des superordinateurs, ceux-ci utilisent des processeurs spécialement conçus pour eux. Notez que ces processeurs particuliers ne peuvent fonctionner dans nos ordinateurs de bureau ou nos portables.
Également, ces super-machines contiennent des processeurs graphiques reconnus pour leurs performances de calculs inégalés. L’amalgame de processeurs dédiés et de processeurs graphiques forme un tout d’une puissance incroyable!
Vous retrouvez donc sur la liste Top500 le nombre total de cœurs (Cores). Si nous reprenons le superordinateur à la première position, le Frontier – HPE Cray EX235A, celui-ci totalise 8 730 112 cœurs! Oui, vous avez bien lu, c’est plus de 8,7 millions de cœurs!
Sur la même page, vous pouvez obtenir plus de détails sur ce superordinateur en cliquant sur le nom de celui-ci. Ainsi, vous découvrez que ce super ordinateur utilise des processeurs AMD Optimized 3rd Genration EPYC 64C. La lignée EPYC est la série de processeurs de la firme AMD, dédiés aux centres de données et superordinateurs.
Source : https://top500.org/system/180047/
Sur cette page de détail, un lien nommé « System URL » est fourni afin d’obtenir encore plus d’informations sur ce superordinateur.
Le Frontier HPE Cray EX235a –
Source : https://www.olcf.ornl.gov/frontier/
« FLOPS » et non pas « floppe »!
Avec une telle puissance, il devient inutile de parler de vitesse d’horloge, comme nous le faisons avec nos ordinateurs personnels. Il faut donc une autre unité de mesure pour remplacer le simpliste gigahertz (GHz). Afin de répondre à ce besoin, le FLOPS a donc été créé.
Le FLOPS est un acronyme de l’anglais « Floating-Point Operations Per Second » ou, en français, nous disons le nombre d’opérations en virgule flottante par seconde.
Un nombre à virgule flottante est tout simplement un nombre réel en notation scientifique. Par exemple, « 3,1416 » est un nombre réel. En notation scientifique, il est représenté de la façon suivante : 31416 X 10-4 = 3,1416.
Les opérations de calculs sur ses nombres constituent ce qu’il y a de plus complexe à faire pour un ordinateur, toutes catégories confondues. C’est pourquoi cette unité de mesure a été inventée afin de mesurer la puissance de ses super-machines.
Au fil des années, les puissances ne cessant de croître en milliers de FLOPS, il a fallu utiliser le système métrique afin de simplifier la représentation. Par exemple;
1000 FLOPS = 1 kiloFLOPS (en notation scientifique il s’agit de 103)
1 000 000 (1 million) FLOPS = 1 mégaFLOPS (en notation scientifique il s’agit de 106)
Ainsi, les termes suivants ont donc été créés :
Nom | FLOPS |
kiloFLOPS | 103 |
mégaFLOPS | 106 |
gigaFLOPS | 109 |
téraFLOPS | 1012 |
pétaFLOPS | 1015 |
exaFLOPS | 1018 |
zettaFLOPS | 1021 |
yottaFLOPS | 1024 |
Récemment, nous avons atteint la barre de l’exaFLOPS, soit 1 trillion d’opérations à virgule flottante par seconde. Tout simplement hallucinant!
Si nous revenons à la liste du Top500, le champ RMax représente la performance atteinte en pétaFLOPS. Celle-ci est déterminée à l’aide d’une librairie logicielle spécialisée dans ce type de calcul. Cette librairie se nomme LINPAK.
Le champ RPeak représente la performance maximale théorique, toujours en pétaFLOPS, tel que spécifié par le fabricant. Notez qu’il s’agit d’un maximum possible, mais qui ne peut être maintenu sur une longue période de temps. Bien qu’impressionnante, cette mesure ne peut être utilisée pour déterminer la performance réelle et constante d’un superordinateur.
À quoi peuvent bien servir de tels ordinateurs?
Vous vous en doutez sûrement, ces superordinateurs sont utilisés dans les domaines scientifiques, la recherche médicale, l’astronomie, l’analyse de données climatiques, l’intelligence artificielle, l’analyse de mégadonnées (Big data), etc. La plupart des clients sont des universités, des centres de recherche, des agences gouvernementales et militaires.
Bien entendu, un superordinateur de ce type n’est rien sans les logiciels appropriés. De ce fait, la réelle puissance de ses machines dépend entièrement de la qualité des algorithmes, logiciels et modèles créés spécifiquement pour eux, ainsi que la pertinence et la précision des données utilisées.
Voilà un autre pan de l’univers informatique qui se dévoile à nous. Personnellement, je ne cesse de m’émerveiller devant les merveilles technologiques que nous réussissons à créer en cette époque moderne. Et vous?
Daniel Vinet
L’apprentissage profond exige des ordinateurs puissants. La course est en cours -> https://interestingengineering.com/innovation/google-faster-greener-supercomputer
Merci Daniel de nous faire découvrir cet aspect de l’informatique. Je crois que les informaticiens vont jouir d’une sécurité d’emploi à toute épreuve pour de longues années|
Merci Michel. Oui, en effet.
Ouf! Impressionnant. Merci Daniel! Moi qui cherchais justement un nouvel ordinateur … Euh!!! Combien de $ pour celui-ci 😉
Toujours très intéressants et instructifs tes articles.
Bonjour et merci Pierre. Je pense qu’il faudra vendre beaucoup de nos bouteilles vides pour s’en payer un 😀
Merci Daniel de nous dévoiler un autre pan de l’univers informatique, qui pour la plupart d’entre nous, est un inconnu.
Mais on constate que ça évolue très rapidement au niveau informatique et que c’est loin d’être fini.
Bonjour et merci Réjean, j’apprécie. Oui, en effet, ça évolue à vitesse grand V!
Intéressant et tellement loin de mes compétences… je bafouille encore et me cherche… dans le dédale des dossiers que je ne retrouve pas.. … merci pour tous ces articles que vous avez la générosité de nous envoyer. Bonne fin de semaine
Bonjour et merci, Marie-Claude, c’est un plaisir. Pour ce qui est de se chercher, nous avons tous débuté quelque part et, quelque soit le domaine, l’important est de persévérer à petite dose.
Bonjour Robert et Merci du commentaire.
Comme tu le mentionnes, la technologie atteint des sommets incroyables. Toutefois, j’aime à croire que nous gardons notre avantage pour notre côté imprévisible, nos intuitions, nos capacités de déduction qui ne suivent pas toujours la logique établie. C’est ce qui fait que l’humain demeurera imbattable. Et comme je crois à l’âme, je crois également que les machines en seront toujours dépourvues.
Merci encore!
Je te seconde, Daniel. Merci pour ce commentaire édifiant.
Daniel, tu es éclairant ! Belle veille technologique !
Par contre selon le principe de Peter, autant je suis émerveillé autant j’atteint mon niveau d’incompétence !
Les limites du cerveau humain sont dépassées constamment dans les domaine de la théorie, de l’expérimentation et la réalisation.