Vous avez un nouvel ordinateur. Maintenant, vous devez lui procurer l’étendue de son intelligence : ses « logiciels ». Vous vous êtes alloué un budget, mais rapidement, vous constatez que les prix des logiciels ont augmenté et que vous ne pourrez pas atteindre certaines de vos ambitions numériques.
Et là, vous entendez parler de « Logiciels gratuits » ou de « Logiciels libres », peut-être aussi de « Logiciels Open Source ». Mais à quoi cela rime-t-il ? Sont-ce des choix censés ? Nous allons tenter de vous éclairer par cet article et lors de la présentation du CIMBCC du vendredi 17 février à 13 h 15.
Un ordinateur est composé du matériel physique (hardware) et de logiciels (software). Imaginez que la partie matérielle, l’ordinateur et ses périphériques, représente votre corps et que les logiciels représentent les nombreuses composantes de votre cerveau. Ces dernières savent comment utiliser les diverses parties de votre corps pour effectuer différentes tâches ou actions voulues et précises.
Vous avez une idée en tête et désirez acquérir un logiciel facilitant sa mise en oeuvre. Vous risquez d’avoir une longue liste des produits potentiels, ceux-ci étant payants, gratuits ou libres. Lequel choisir ?
Les logiciels payants
Ils sont sûrement les plus connus en raison de leur notoriété et de leur publicité. En échange d’une somme d’argent, vous êtes propriétaire d’un exemplaire du logiciel. Vous pouvez l’acheter en magasin ou en ligne.
Attention ! Les logiciels payants ont un copyright. Vous obtenez un numéro de licence qui permettra à l’éditeur de vous identifier en cas de problème et de prouver que vous avez acheté le logiciel. Vous n’êtes pas propriétaire de celui-ci, mais d’une copie sans droit de reproduction. Vous devrez payer à nouveau pour obtenir une version plus récente. Mis à part l’entreprise éditrice, personne ne peut légalement modifier le code, donc le contenu de ces logiciels.
Il est relativement facile de se procurer des copies piratées de logiciels payants par l’entremise d’ami(e)s ou à partir d’Internet. En plus d’être illégal, sachez que ce geste est une porte d’entrée très fréquente pour les virus et autres désagréments informatiques. Dans sa politique, le Club informatique Mont-Bruno pratique et encourage le respect de la propriété intellectuelle.
Auparavant, il n’existait qu’un modèle financier unique : vous payiez la licence et vous pouviez utiliser cette version à vie. Maintenant, il existe de plus en plus de manufacturiers qui demandent un paiement mensuel. Ils s’assurent ainsi d’un revenu récurrent et, dans votre cas, vous avez toujours la version la plus récente.
Voici quelques exemples de logiciels payants : Microsoft Office ou Microsoft 365, Adobe Photoshop, Pinnacle Studio, produits Corel.
Les logiciels gratuits
Dans cette famille, le logiciel est gratuit et l’utilisateur peut faire une copie, mais sans modifier son code source. Les fabricants de ce type de logiciel le créent généralement pour une raison de marketing, pour faire la promotion de leur entreprise ou d’un produit.
Les logiciels gratuits peuvent être tout à fait performants et répondre à vos besoins. Probablement que l’exemple le plus connu est Chrome. Lorsque nous l’installons, nous sommes dans le monde de Google. Il n’y a rien de grave, mais il faut s’attendre à être bombardé de sollicitations par Google afin d’utiliser d’autres produits de leur gamme, dont certains ne sont pas gratuits.
Votre club informatique a opté pour la solution de vidéoconférence Zoom, qui est aussi un logiciel gratuit dans son édition de base. La version téléchargeable est gratuite et la création d’un compte de base l’est aussi. Par contre, si nous voulons utiliser les fonctions avancées de Zoom, il faut prendre une licence payante. Par exemple, sans cette dernière, nous ne pourrions offrir des présentations de plus de 40 minutes, avoir plus de 100 participants et compter sur des modérateurs.
Le gouvernement offre également des logiciels gratuits. Pensez à nos preuves de vaccination qui nous ont été fort utiles durant la pandémie.
Voici des exemples de logiciels gratuits complets : Chrome, Avast Antivirus, gMail, Zoom, Messenger, Duolingo, VaxiCode, Canadian Tire.
Attention ! Certaines versions de logiciels gratuits sont des essais de logiciels qui deviendront payants (shareware). Alors là, la gratuité n’est pas éternelle ! Une fois que vous vous êtes familiarisés avec la solution ou que l’entreprise a atteint son but commercial, la suite ou les autres fonctionnalités seront payantes. Ces fabricants visent à satisfaire les utilisateurs pour mieux vendre les fonctionnalités payantes par la suite.
Les logiciels libres (Open Source)
Il s’agit de logiciels dont l’utilisation est gratuite, mais dont la licence permet également la modification et la distribution du logiciel librement. S’ils le désirent, les utilisateurs pourraient avoir accès au code source et peuvent le modifier, créer des logiciels dérivés et les redistribuer librement, d’où la différence avec les logiciels gratuits. Les logiciels libres ont un code source dit ouvert, d’où le terme anglais « Open Source ».
« Pensons musique. On peut considérer le code source d’un logiciel comme la partition d’une pièce musicale, et le code exécutable comme sa version masterisée, enregistrée. Une partition peut être jouée sur un piano, une flûte ou par l’orchestre philharmonique. En revanche, un enregistrement pressé sur disque ne permet pas de modifier la musique, de changer d’instrument ou de moduler l’interprétation. » (Source)
Pour les puristes, il existe une légère différence philosophique entre la terminologie Logiciel libre et Open Source. Dans l’intention de cet article, nous utiliserons les deux termes indifféremment.
L’utilisateur téléchargera une version compilée et fermée, comme un logiciel propriétaire, mais s’il le désire, il peut obtenir le code source. Le développement se fait de manière collaborative et décentralisée, par une communauté, et repose sur l’examen par les pairs. Un logiciel Open Source est moins cher, plus flexible et profite d’une longévité supérieure par rapport à ses équivalents propriétaires, car il est développé par des communautés et non par une entreprise.
Le grand instigateur de ce mouvement est Richard Stallman. Dès 1980, il avait défini quatre libertés en lien avec les logiciels libres :
- Liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages (accessibilité à tous) ;
- Liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à ses besoins (adaptabilité pour tous) ;
- Liberté de redistribuer des copies (aide à autrui) ;
- Liberté d’améliorer le programme et de publier les améliorations (profitable pour toute la communauté).
Voici des exemples de logiciels libres : système d’exploitation Linux, outil d’édition d’image GIMP, outil de dessin Inkscape, suite bureautique LibreOffice, navigateur Firefox, lecteur multimédia VLC, enregistrement du son Audacity, création de pages Web WordPress.
Alors, quoi choisir ?
Votre choix sera probablement orienté selon ces deux réalités :
- Votre confort dans la solution ;
- Votre budget.
Par exemple, si lors de vos études ou dans votre emploi, vous avez toujours utilisé les outils payants de Microsoft Office et que vous connaissez par cœur ses menus, vous vous informerez du coût de cette suite bureautique et, si votre budget le permet, vous l’acquerrez.
Cependant, si vous n’avez pas beaucoup d’acquis avec une suite bureautique en particulier ou que votre budget est restreint, la suite gratuite LibreOffice a tous les outils nécessaires au niveau du traitement de texte, du tableur et de la création de diaporamas.
Autre exemple : lorsque j’enseignais le multimédia, nous avions une licence éducationnelle pour utiliser Photoshop, logiciel de traitement de l’image. Je le connaissais presque par cœur.
Depuis ma retraite, j’ai acheté deux ordinateurs et je trouvais que les frais de licence de Photoshop étaient trop élevés. J’ai donc installé gratuitement le logiciel Open Source Gimp. Les menus sont différents et j’ai souvent cherché pour trouver des solutions qui m’étaient familières avec Photoshop, mais, avec l’usage, je suis maintenant presque aussi à l’aise qu’avec la solution plus dispendieuse. Et, naturellement, je n’ai jamais eu à jouer dans le code source.
Ainsi, si vous commencez dans un nouveau domaine numérique, comme l’édition de musique, l’édition vidéo, le traitement de texte, l’utilisation d’un chiffrier électronique, la création de pages Web, je vous conseille fortement d’envisager une solution libre.
Invitation
Je vous en dirai plus lors de ma présentation du vendredi 17 février à 13 h 15. En deuxième partie, nous examinerons la liberté dans l’utilisation d’objets multimédiatiques (photos, images, musiques, vidéos, poèmes).
Pierre Delisle
Pour quelqu’un qui utilise peu les logiciels de texte (Word) ou feuille de calcul (Excel), la solution Libre Office est tout à fait pertinente et suffisante (et est gratuite)…
Excellent article Pierre, j’ai apprécié les nuances que tu apportes entre les différents formats disponibles; libre, open source, shareware, etc.
J’aime beaucoup le survol de Pierre sur le sujet des logiciels. Et ses conseils sont super valables et intéressant.
Je désire seulement ajouter ou commenter sur 2 points :
1) Il faut bien savoir choisir ses logiciels libres et gratuits avec une bonne adéquation avec votre version de Windows par exemple. Que ce logiciel soit surtout renommée et populaire. Et surtout de télécharger ce logiciel dans un endroit fiable et si possible chez l’éditeur. Il faut porter attention de ne pas installer par inadvertance des logiciels secondaires fréquemment ajoutés. Par exemple le logiciel IrfanView proposé il y a longtemps par le CIMBCC choisi au bon endroit demeure toujours intéressant si téléchargé au bon endroit.
2) Je connais en pratique toutes les suites Office (libres ou Microsoft). Je les ai toutes utilisées dans le temps et j’en installe une dans mon PC en tout temps même si je préfère nettement mes Offices de Microsoft.
En pratique Microsoft a toujours une bonne longueur d’avance dans ses fonctions et sa modernité sur les équivalents presque dans le monde dit logiciels libres.
Lorsque je transmets un document avec des fonctions avancées mon interlocuteur libre ne peut les appréciées. Ceci surtout notamment dans PowerPoint et Excel.
De nos jours les PC modernes de qualité sont plutôt coûteux et pour ma part je ne fais pas de compromis monétaires ou fonctionnels en ce qui touche ma suite Office préférée. Je ne suis ni un riche, ni un pauvre ! Je fais cette analyse pour chacun des logiciels et choisi en fonction de mes critères. Les produits Adobe comme Photoshop et Acrobat sont rendus vraiment dispendieux et méritent que l’on regarde ailleurs. Mais pour ma part j’ai quand même retenu la suite Acrobat 2020. Pour revenir à MS Office les prix sont plus abordables selon la suite choisie.
Et finalement oui, j’utilise beaucoup d’autres logiciels gratuits et je m’abonne à la version payante lorsqu’elle est très abordable. Parfois des logiciels libres aussi.
Merci de cette information Pierre. Bon « présentation » de ta présentation du 17 février.
Je ne connaissais pas « gimp ». Je vais le télécharger et l’essayer dans mes temps libres, puisque je n’ai pas besoin de la performance de Photoshop.
Les versions gratuites des logiciels servent aussi à attirer les utilisateurs vers la version payante, lorsque ceux-ci réalisent qu’lls veulent aller plus loin que la version gratuite.
Les solutions nuagiques offertes par Google et Windows sont aussi intéressantes pour éviter l’achat des suites des mêmes géants. Ces solutions sont accessibles de tous les appareils.
je serai présente, toujours très intéressant d’ajouter à nos connaissances.
A+