Pourquoi j’ai opté pour une banque virtuelle

Daniel Vinet
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Il est loin le temps où nous devions nous présenter à une succursale de banque afin d’y déposer notre chèque de paie, payer un compte ou simplement retirer un peu d’argent pour faire l’épicerie et passer la semaine.

Dans cet article, je vous explique pourquoi j’ai opté pour une banque virtuelle.

Le premier guichet automatique au Québec a été à implanté à Montréal en juillet 1972. Dans mes souvenirs, il me semble avoir pris contact avec ces machines beaucoup plus tard. Il faut dire que je suis de la génération X, bébé de l’Expo 67 et mes parents n’étaient pas des férus de technologie.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps, les guichets se sont multipliés au point de diminuer la présence du personnel en succursale, ceci est sans compter l’arrivée du dépôt direct évitant les longues files d’attente du jeudi après-midi, jour de paie.

Puis, l’arrivée de l’Internet a changé radicalement plusieurs aspects de nos vies, dont notre façon de transiger et de gérer notre argent et nos comptes. Ces dernières années, nous avons même vu certaines banques commencer à retirer des guichets automatiques, ceux-ci étant moins populaires avec la venue des transactions et paiements électroniques. Aujourd’hui, qui n’a pas un téléphone intelligent sur lequel effectuer ses opérations. Nous sommes également plusieurs à avoir opté pour le dépôt direct, le paiement direct, la réception électronique de factures. Bref, la succursale perd de plus en plus de son attrait.

Dans cette mouvance technologique, à la fin des années 90 est né le concept de banque virtuelle. Avec la vague de téléphones intelligents, lancé par Apple en 2007 lors de la sortie du premier iPhone, le phénomène a depuis connu une croissance exponentielle.

Qu’est-ce qu’une banque virtuelle ?

Essentiellement, ce qui caractérise une banque virtuelle c’est qu’elle possède très peu de succursales, celles-ci servant davantage à attirer de nouveaux clients qu’à offrir des services.

Pour le reste, les banques traditionnelles ont vite fait de s’adapter et d’offrir les mêmes services en ligne. La seule chose qui les plombe, ce sont les coûts associés au maintien des succursales, c’est-à-dire en infrastructures, en entretien et en personnel dédié.

En ce qui a trait aux services les plus courants, ceux-ci s’équivalent :

  • Elles disposent d’un réseau conséquent de guichets, bien que, comme déjà mentionné, ceux-ci perdent de leur importance avec les années.
  • Elles offrent des services à l’aide d’un site Internet ou d’une application à télécharger sur un téléphone intelligent ou sur une tablette.
  • Elles offrent un service de soutien téléphonique.
  • Toutes les transactions sont effectuées en ligne. Même le dépôt de chèques peut se faire virtuellement avec la fonctionnalité appelée Photo-Chèque qui consiste à prendre des photos recto verso du chèque à déposer via une fonctionnalité présente dans l’application de la banque.

Bien sûr, il n’y a pas que des avantages, mais nous verrons cela plus loin.

Pourquoi ai-je opté pour une banque virtuelle?

Lorsque j’ai vendu ma maison en 2018 en prévision de la retraite, j’en avais assez de payer des frais de service mensuels sur mes divers comptes. Ceux-ci dépassaient bien souvent les maigres avantages et intérêts versés par la banque. De plus, je réalisais que j’allais de moins en moins souvent au guichet automatique pour retirer de l’argent. J’avais adopté une méthode de fonctionnement consistant à effectuer la plupart de mes transactions par carte de crédit dont je payais la totalité du solde à la fin du mois.

C’est à ce moment que je me suis tourné vers la banque Tangerine. Cette banque néerlandaise est née du rachat des opérations canadiennes de ING Direct, en 2013, par la Banque Scotia.

ING Direct s’était établie au Canada dès 1997, puis au Québec en 2002. Il semble que notre pays était bien positionné en ce qui a trait aux déploiements d’infrastructures ainsi qu’à la volonté gouvernementale de brancher les familles canadiennes à l’Internet, élément essentiel de tout service virtuel.

Pour en revenir à Tangerine, cette banque m’offrait des comptes chèque et épargne sans aucuns frais de services, peu importe le minimum présent dans mon compte en plus d’un taux d’intérêt légèrement supérieur à ce que j’avais avec ma présente banque.

Essentiellement, mon plus grand souci associé aux frais de service était répondu. Tout un avantage pour moi ! Par ailleurs, si je dois retirer ou déposer de l’argent liquide, je bénéficie du réseau de guichets de la Banque Scotia. En ce qui a trait aux chèques, bien que j’en fais très peu, je dispose tout de même d’un carnet de chèques traditionnel pouvant me servir en cas de besoin.

… mais, pas que des avantages

Plus haut, je mentionnais qu’il n’y a pas que des avantages à opter pour une banque virtuelle et je crois qu’il est important de mentionner ses quelques inconvénients. Bien sûr, nous n’avons pas tous les mêmes besoins ni la même tolérance envers ceux-ci :

  • Il n’y a aucun conseiller ou gérant en présentiel. Si vous avez un besoin particulier, vous devrez obligatoirement utiliser, soit le clavardage sur le site Internet, soit le téléphone.
  • Ceci amène une dépersonnalisation du service ainsi qu’une sérieuse perte au niveau des relations humaines et du lien qu’il pouvait exister entre conseiller et client.
  • Si vous devez régulièrement retirer de l’argent liquide à un guichet, assurez-vous que la banque pour laquelle vous optez offre un réseau de guichets conséquent, surtout si vous vivez en région éloignée d’un centre urbain.
  • Toujours en région; il est fréquent de trouver des guichets qui ne permettent que le retrait d’argent. Aucun dépôt n’est possible à ce type de guichet. Souvent, ceux-ci seront présents dans un dépanneur de station-service, par exemple.
  • Ce mode de fonctionnement ne favorise pas l’emploi.
  • Souvent, la succursale servait indirectement à de brèves rencontres sociales, tout le monde devait, un moment ou un autre, s’y pointer pour effectuer une transaction.

Sécurité des transactions

En ce qui concerne le volet sécurité des transactions bancaires, il faut savoir que celle-ci est régie par une série de normes internationales, dont les normes ISO, qui assurent la disponibilité, l’authenticité, l’intégrité et la confidentialité des transactions (D.A.I.C.). À cela s’ajoute la traçabilité et la non-répudiation des transactions.

En plus d’être en constante évolution, de nouvelles méthodes de sécurisation voient le jour dont certaines intégrant la technologie de la chaîne de blocs (Blockchain) pour toujours plus d’inviolabilité.

Alors, banque virtuelle, pour ou contre?

Je crois qu’en fonction de nos besoins, mais surtout de notre aise à opérer un virage virtuel, l’ère technologique dans laquelle nous vivons actuellement nous permet tous d’envisager l’utilisation accrue des technologies, et ce, même pour les plus néophytes d’entre nous.

Par ailleurs, la période de pandémie a grandement favorisé le passage au virtuel pour plusieurs secteurs d’activités, le monde bancaire n’étant pas en reste.

Dans l’ensemble, il peut être pertinent de peser les pour et les contres en fonctions de la fréquence de notre besoin à faire appel à un représentant ou un conseiller. La plupart du temps, nous n’en avons besoin que très rarement. Je sais que ceci n’aide en rien les relations humaines ni l’emploi. Toutefois, dans un monde de plus en plus numérique, il s’agit d’une avenue incontournable à laquelle il est bien difficile d’opposer résistance.

Daniel Vinet

12 réflexions sur « Pourquoi j’ai opté pour une banque virtuelle »

  1. En plus de mes transactions électroniques, je vais au moins 12 fois par année transiger avec un employé à ma succursale bancaire! J’espère toujours avoir la possibilité d’accès en présentiel à un humain.

    Les transactions électroniques et les guichets ATM crée aussi un besoin de travail humain qui ne sont pas nécessairement visibles. Même le virtuel crée une variété d’emploi dans les banques !

    Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Dixit Lavoisier !

  2. Article très complet et très intéressant. Merci Daniel. Étant donné la pénurie de main-d’œuvre qui sévit présentement, nous devrions faire des efforts pour utiliser les transactions électroniques offertes par les banques virtuelles et les banques traditionnelles dans le but de réduire la charge de travail des employés des banques.

  3. Bonjour , je ne sais pas si c’est toujours comme cela :
    Au décès de mon ami , son épouse a eu toutes les misères du monde à avoir son argent de Tangerine .

    1. Eh bien, merci ton témoignage Louis. Bon à savoir puisque la présence des banques virtuelles est très récente dans l’histoire économique.

  4. J’ai oublié de rajouter dans mon dernier message qu’il ne faudrait pas que les banques (virtuelles ou non) subissent une cyberattaque ou autre problème majeur comme plusieurs entreprises le subisse dont les Sobeys et IGA qui ont des problèmes d’approvisionnement depuis 6 jours ! Les tablettes en magasin se sont vides ou se vident !!!

    1. En effet Robert. C’est très inquiétant de voir l’effet d’un monopole de fournisseurs, pour les marchands qui dépendent à 100% de Sobeys pour leur approvisionnement. Sûrement une autre leçon économique à tirer de cette très mauvaise situation que subissent ces marchands.

  5. J’ai également ouvert un compte virtuel chez Alterna. J’ai choisi Alterna car il y avait des guichets compatibles avec cette banque dans ma région.
    J’ai également écrit une chronique sur les banques virtuelles, il y a quelques années.

  6. Votre article suscite en moi plusieurs pensées et commentaires. J’aime bien le ton et la présentation qui parle des avantages et des aspects moins avantageux. Et surtout de l’attitude démocrate qu’à chacun son choix et sa solution.

    Vous êtes de la génération X et je suis un pré boomer du début des années 40 pendant la guerre. Vous êtes plutôt technique, je suis très technique et j’ai toujours eu le Blues du businessman hacker même si j’ai toujours œuvré en toute honnêteté ! J’ai été consultant avec les autorités policières, les banques et l’industrie en général. Plus j’en apprenais, plus j’avais des craintes. Pas seulement des agissements des malveillants mais aussi des incompétents qui font passer les profits avant la protection des gens.

    Le premier réseau bancaire en ligne au Canada fut les Caisses Populaires Desjardins. Et au fil du temps j’ai travaillé avec toutes les banques sur différents projets (dont ATM) et à différents titres. Notamment, un petit point d’exemple de sécurité : à un moment quand je conseillais le monde bancaire de placer un brouilleur d’ondes électromagnétiques dans toute succursale contre l’introduction TEMPEST, certains incompétents ne s’affairaient aucunement à acheter pour 100$ un brouilleur par succursale.

    Aussi j’appelle le merveilleux système Android, hémorroïde ? avec plein de trous pour les hackers. Je me plais à dire que les banques sont comme la police, ils font peur aux voleurs et parfois aux gens honnêtes !

    Aujourd’hui, je peux me payer le luxe d’aucun frais bancaire avec privilège d’âge, passe à ma succursale une fois par mois, n’utilise pas les guichets ATM et ma carte de débit, paye mon auto neuve cash par traite bancaire. Je conserve mon PC et mon accès bancaire en ligne. J’utilise mon Samsung presque uniquement pour téléphoner et par sécurité. Mes utilisations ne reflètent pas mes connaissances. Ma curiosité fait que j’apprends et expérimente en toute connaissance de cause.

    Ma seule crainte lointaine est de me retrouver avec un solde à 0$ par un exploit technique. Je suis certain que vous comprenez le mot EXPLOIT. L’assurance-dépôt (limitée à $100,000) des banques ne protège pas contre la fraude et les vols.

    Merci pour votre excellent article !

  7. Moi aussi j’en avais marre de payer des frais bancaires et j’ai opté pour ING direct qui est maintenant TANGERINE et je suis très satisfaite après plus de 20 ans .
    Merci pour le bel article.
    Ça confirme ma décision prise il y a longtemps.

  8. Bel article qui a dû vous demander plusieurs heures de recherches, de rédaction et de révision. C’est beau beau tour d’horizon.

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