Gilles Brassard, un professeur du département d’informatique de l’Université de Montréal, a reçu le 22 septembre le prix Breakthroug de physique fondamentale, un des prix scientifiques les plus prestigieux au monde.
Il a partagé ce prix de 3 millions de dollars américains avec trois autres chercheurs pour ses découvertes dans les domaines de la cryptographie et de la téléportation quantique, des domaines scientifiques qui sont à l’intersection de l’informatique, de la physique et des mathématiques.
Vous trouverez à la fin de cet article un lien vers un article de La Presse qui annonce cette nouvelle.
Le hasard a voulu que je commence mes études en informatique à l’Université de Montréal en 1969, en même temps que Gilles Brassard. J’ai donc côtoyé Gilles durant quatre ans à l’Université de Montréal où il a été un confrère et un ami. Voici quelques anecdotes de cette époque.
Quelques anecdotes à propos de Gilles Brassard
En septembre 1969, lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois dans une classe de l’Université de Montréal, il y avait à côté de moi un enfant qui me semblait bien jeune. J’apprendrais plus tard qu’il se nommait Gilles Brassard et qu’il avait 13 ans ! Comme la plupart des autres étudiants de la classe, j’avais 20 ans. Tous les étudiants de la classe se demandaient ce que cet enfant faisait à l’université. Il n’a fallu que quelques jours pour que nous constations que, non seulement il avait sa place parmi nous, mais aussi qu’il était le plus brillant de la classe.
Alors que la plupart des étudiants peinaient à suivre le rythme des cours, Gilles trouvait toujours que le rythme des cours était trop lent. Il sortait souvent une bande dessinée de son sac et il lisait des bandes dessinées durant les cours. Je crois me rappeler que ses préférés étaient les Lucky Luke. Ça ne l’empêchait pas de réussir tous ses examens avec des résultats au-dessus de 90 %.
En 1971, j’avais 22 ans et Gilles en avait 15. Nous étions tous deux inscrits, avec plusieurs autres étudiants, à un cours pour lequel l’université ne trouvait pas de professeur, car l’informatique était alors à ses débuts et les professeurs étaient rares. Le directeur du département, qui connaissait alors les capacités de Gilles, lui a donc demandé… d’enseigner le cours auquel il était inscrit. Gilles s’est formé sur le sujet en quelques jours et il nous a enseigné le cours. Il était certainement le seul professeur d’université de 15 ans à travers tout le Canada !
Gilles est maintenant professeur au département d’informatique de l’Université de Montréal. Ma belle-sœur et mon fils ont étudié l’informatique à ce département et ont eu Gilles comme professeur. Tous deux disent que Gilles est non seulement un excellent chercheur, mais aussi un excellent professeur.
Les prix Breakthrough
Les prix Breakthrough sont parfois appelés les prix Nobel modernes.
Alors que les prix Nobel ont été créés par Alfred Nobel en 1901 grâce aux revenus qu’il a tirés de l’invention de la dynamite, les prix Breakthrough ont été créés en 2012 par des entrepreneurs grâce aux revenus qu’ils ont tirés de leurs entreprises dans les domaines de l’informatique et de la biotechnologie.
Les trois prix Breakthrough sont attribués chaque année à des chercheurs qui ont fait des contributions majeures à l’avancement des connaissances dans les domaines :
- de la physique fondamentale,
- des sciences de la vie,
- et des mathématiques.
Les prix Breakthrough, d’une valeur de 3 millions de dollars américains chacun, ont été créés par :
- Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, et son épouse Priscilla Chan, pédiatre et philanthrope,
- Sergey Brin, cofondateur de Google,
- Iouri Milner, entrepreneur et investisseur dans le domaine de l’informatique,
- et Anne Wojcicki, cofondatrice de la société 23andMe, une compagnie de biotechnologie.
Quelques articles annonçant cette nouvelle
Vous trouverez l’article paru dans le journal La Presse en cliquant ici. Comme cette nouvelle est vraiment d’intérêt mondial, voici aussi un article du Times de Londres.
Un ambassadeur pour le Québec
Le prix Breakthrough n’est qu’un des multiples prix remportés par Gilles Brassard. Plusieurs observateurs croient qu’il remportera bientôt un prix Nobel.
Tout comme Céline Dion et Guy Lafleur, Gilles Brassard est un merveilleux ambassadeur pour le Québec. De plus, alors que plusieurs des ambassadeurs actuels du Québec auront été oubliés dans quelques années, Gilles Brassard figurera dans les livres d’histoire des sciences durant des centaines d’années.
Michel Gagné
Des recherches à propos de l’intrication quantique ont valu un prix Nobel à leurs auteurs -> https://theconversation.com/le-prix-nobel-de-physique-2022-pour-lintrication-quantique-133000
Il se pourrait que les applications de la mécanique quantique à l’informatique se multiplient -> https://interestingengineering.com/innovation/ai-shrinks-quantum-problem-to-four-equations
Cette application en particulier est bien meilleure que l’analyse en composantes principales, une méthode de réduction de la dimensionalité des problèmes bien connue en statistiques.
je me suis inscrite au Département d’Informatique de l’U de M à cette époque – croyant ainsi arriver à la fine pointe de la modernité –
malheureusement, je n’ai rien retenu –
quelle tristesse!
Pour comprendre un peu mieux l’ordinateur quantique -> https://theconversation.com/course-a-lordinateur-quantique-aux-origines-dune-creature-hybride-190939
Très intéressant. Il y a du génie au Québec.
Gilles Brassard est une fierté pour le Québec.
Merci de nous le faire connaître.
Cela fait du bien de voir du positif
Merci!
Super intéressant!
Merci Michel de. nous faire connaître, Gilles Brassard.
Je suis très impressionnée.
Bravo à vous Monsieur Brassard.
Denise Bilodeau
Merci pour cet article. Sujet et personnage intéressant.
Une belle histoire à succès comme je les aime!
Wow! Un génie quoi.
Comme je suis impressionnée mais surtout, contente d’avoir appris sur ce « Gilles Brassard ». Je suis très fière de cet ambassadeur Quelle chance tu as eu de l’avoir comme co-étudiant, ami et en plus, professeur!
Merci pour cet article absolument intéressant.
Content d’apprendre que nous étions à l’Université de Montréal en même temps. J’étais inscrit à la Faculté d’Éducation.
En effet, Gilles Brassard un ambassadeur pour le Québec.
Nostalgie, le temps passe trop vite !!!