Où ai-je mis mes clés ? Comment s’appelle-t-il déjà ? Où suis-je garé ? Nous nous posons tous ces questions sans vraiment y prêter beaucoup attention. Mais, avec l’âge, nous finissons par nous interroger.
« Et si c’était la maladie d’Alzheimer ? De la démence ? »
Aujourd’hui, aucun traitement médical n’a encore été trouvé pour ces pathologies. Pouvons-nous en diminuer les risques ?
Dans cet article, après une mise en situation globale, je vous entretiendrai principalement de trois volets de prévention.
- La forme physique : faites marcher vos jambes, votre cerveau en a besoin.
- Briser l’isolement : faites marcher vos relations, votre cerveau en a besoin.
- La sollicitation intellectuelle : faites marcher votre cerveau, il en a besoin.
Mieux vaut prévenir que guérir!
Le mois dernier, je racontais à une connaissance très renseignée ce que nous faisons au sein du Club informatique. Et soudainement, elle me rétorque :
« Mais Pierre, ce que vous faites est excellent. En plus, vous réduisez les risques de troubles neurocognitifs chez vos membres ».
Hein ? Quoi ? Je me suis donc plongé dans des lectures pour bien comprendre cette réplique ! Voici ce que j’ai découvert.
Cerveau, démence et maladie d’Alzheimer
Le cerveau est un organe tellement complexe que je n’entreprendrai pas des démarches pour comprendre toutes ses ramifications. Je laisse cela aux vrais spécialistes. Je ne vous parlerai que d’une toute petite facette, que dis-je, d’une minuscule facette de cet incroyable sujet.
D’abord, un peu de vocabulaire pour être sur la même longueur d’onde. De ce que je comprends, bien que les mots « Alzheimer » et « démence » soient souvent utilisés de façon interchangeable, ils ne sont pas synonymes. Voici quelques différences clés.
- La maladie d’Alzheimer et la démence font toutes deux référence à une diminution des fonctions du cerveau. Toutes les deux surviennent aussi habituellement avec le vieillissement. De plus, dans la majorité des cas, autant l’Alzheimer que la démence se manifestent par une perte significative de la mémoire.
- Toutefois, il est important de savoir que l’Alzheimer ne veut pas dire démence, et vice versa. La maladie d’Alzheimer est plutôt une des différentes formes de démence.
Les facteurs de risque sont différents pour chacun. La possibilité de subir leur développement peut être influencée par :
- des facteurs non modifiables, comme
- le vieillissement,
- la génétique,
- l’historique familial,
- etc.
- des facteurs modifiables, comme
- la santé cardio-vasculaire du corps,
- la vitalité de notre réseau social,
- l’utilisation de notre cerveau.
Nous pouvons diminuer les risques en agissant sur ces trois derniers facteurs.
1. La forme physique : faites marcher vos jambes, votre cerveau en a besoin
Un esprit sain dans un corps sain !
Selon l’association britannique sur l’Alzheimer, faire régulièrement de l’activité physique est l’un des meilleurs moyens de diminuer le risque de démence. C’est bon pour le cœur, la circulation, le poids, donc tout ce qui aide à bien irriguer le cerveau en sang et ainsi bien nourrir les cellules avec des nutriments et de l’oxygène.
Cela pourrait même encourager le développement de nouvelles cellules. Faire régulièrement des exercices physiques aide à réduire le stress et à améliorer votre humeur.
Cinq conseils pour être physiquement actif
- Commencez là où vous le pouvez et fixez-vous des objectifs raisonnables.
- Pensez « Activité », et non « Exercice ».
- Une fois que vous êtes lancé, visez au moins 150 minutes d’exercice modéré à vigoureux par semaine.
- Songez à l’aérobique ! Par exemple, des activités de longue durée, comme la marche, la natation, le vélo, la danse …
- Si possible, prévoyez vos activités physiques avec une personne que vous connaissez.
Pour en savoir plus sur la modulation de l’effort, vous pouvez consulter ce précédent article du CHIP.
2. Briser l’isolement : faites marcher vos relations, votre cerveau en a besoin
La solitude se combat en groupe !
Selon le site Eugeria, la technologie peut surmonter l’isolement et la solitude. Pour les aînés, le lien numérique correspond à une vie sociale plus active.
Une étude récente, effectuée en Angleterre et en Italie, a établi que les aînés ayant été formés pour utiliser les réseaux sociaux, comme Skype et les courriels, obtenaient de meilleurs résultats aux tests cognitifs et étaient en meilleure santé mentale que les membres du groupe témoin, qui n’avaient pas suivi de telles formations. Un autre PLUS pour participer aux activités de votre Club !
Cinq conseils pour être socialement actif
- Chaque moment de la journée est une occasion de socialiser avec d’autres personnes.
- Faites preuve de bienveillance… gratuitement. Un simple sourire enrichit celui qui le reçoit et celui qui le donne.
- Trouvez du temps pour faire du bénévolat. Cela renforce votre estime personnelle, votre confiance en vous et cela élargit aussi votre réseau de soutien social.
- Combinez les interactions sociales avec une activité.
- Entretenez vos anciennes amitiés et nouez-en de nouvelles.
3. La sollicitation intellectuelle : faites marcher votre cerveau, il en a besoin
Votre cerveau ne s’use que si vous ne vous en servez pas !
Stimuler son cerveau reste le meilleur moyen de repousser la maladie d’Alzheimer. Pour faire travailler nos neurones, on pense souvent à des exercices intellectuels comme apprendre une langue étrangère. Mais dans notre cas, maîtriser une nouvelle application informatique, c’est aussi une nouvelle conquête à faire.
Pour cela, au CIMBCC, on a plein d’idées pour vous … De plus, en abordant vos activités et actions d’une nouvelle façon, vous stimulez de nouvelles zones cérébrales ou des zones rarement utilisées de votre cerveau.
Cinq conseils pour stimuler votre cerveau
- Ne cessez pas d’apprendre.
- Jouez à des jeux auxquels participe votre cerveau.
- Brisez votre train-train quotidien.
- Participez à des activités culturelles.
- Exercez votre cerveau à faire autre chose.
Conclusion
Fascinant ! Nous pouvons donc AGIR pour diminuer le risque de problèmes neurocognitifs. Par exemple, la décision de faire partie d’un club informatique favorise cette baisse. Une autre bonne raison pour parler de votre Club au sein de votre entourage …
Loin l’idée de me croire maintenant spécialiste. Plusieurs d’entre vous en savent probablement plus que ce qui a été présenté ici. Au Club, on s’entraide. Servez-vous des commentaires ci-dessous pour me corriger, pour ajouter des informations, pour nous enrichir …
Pierre Delisle
Merci pour cette très belle réflexion tout à fait appropriée et votre dévouement au sein du CLUB.
Pour compléter votre article voici quelques sites proposés par M. Simon Charbonneau, Ph. D. neuropsychologue, lors d’une conférence de l’UTA sur la neuropsychologie du vieillissement normal et pathologique :
https://aqnp.ca/documentation/degeneratif
http://lecerveau.mcgill.ca
http://www.stayingsmart.org.uk (en anglais)
https://alzheimer.ca
https://www.inspq.qc.ca/publications/2323
En espérant le tout utile.
C. Bureau
Et ce sera utile! Merci Carole! Le CHIP est écrit dans çet esprit d’entraide entre nous. Votre ajout s’inscrit à 100% dans cet optique.
Nouvel article sur ce sujet dans La Presse Plus : http://plus.lapresse.ca/screens/2b722fdc-53f1-458f-a371-f15eb6298c08__7C___0.html?utm_content=ulink&utm_source=lpp&utm_medium=referral&utm_campaign=internal+share
Bravo Pierre Pour ton article qui fait bien réfléchir.
Bravo à toute l’équipe du Club vous faites du bon travail !
Avoir du coeur, c’est bon pour le cerveau, parce que, sinon, on fait tout à moitié et on s’atrophie.
Merci, Pierre! En effet, comme dit Richard (ci-haut) : Use it or lose it.
Et j’ajoute… on a toujours besoin de bons bénévoles dans le
« communautaire ». Non seulement vous utilisez « le physique et le mental », mais légalement, le COEUR! Nous donnons, mais en bénéficions souvent bien plus que celui qui reçoit l’aide que l’on offre!
Excellent article Pierre, car en effet, il y a eu plusieurs études qui ont démontré que le cerveau a besoin d’être sollicité et que l’informatique était un des moyens qui pouvait lui aider à garder la forme et si en plus, vous êtes membre d’un club informatique, c’est encore mieux.
J’ai bien l’impression que les aînés sont à l’affût de situation socialisante. Nous battons des records de présences à nos présentations. Elles sont minimalement le double de ce que nous avions en présenciel. OK, les participants ne sont pas tous actifs, mais le fait d’entendre les échanges ou de savoir qu’ils peuvent s’exprimer, doit, à quelque part, satisfaire quelque peu des besoins de communiquer …
Merci Mr Delisle cet article est très intéressant et important.
Je suis persuadé qu’il aidera une multitude de gens.
Bonjour, je suis un nouveau membre du club, j’apprécie vos commentaires ainsi que les cours que je paricipe une fois par semaine soit le mercredi. j’apprends a tous les semaines et c’est plaisant de vous suivre.
Merci
Merci et bravo pour cette chronique Pierre.
Merci Pierre pour cet article. Il y a un principe de la plasticité cérébrale qui dit : « Use it, or lose it. » Nous perdons les circuits neuronaux que nous n’utilisons plus. Ce siècle sera celui de la découverte du fonctionnement du cerveau, organe le plus complexe de l’univers.
Tout à fait! Merci Richard!