Suite de la conversation du premier article traitant de l’apprentissage numérique chez les aîné(e)s :

Dominique : Eh bien ! Les coûts de voyage ont sûrement changé. Tu pourrais avoir les prix à jour sur Internet. Pour la transformation en dollars canadiens, tu pourrais utiliser une feuille de calcul. En fait, Claude, il faudrait que tu fasses le pas vers l’utilisation d’un ordinateur …

Claude : Euh ! Je crois que je devrais m’y mettre. Mais c’est tellement gros !!! D’après toi, qu’est-ce que ça me prendrait ? À quoi ça ressemblerait ?

Dominique est contente que son ami Claude se soit mis en mouvement vers une conduite du changement. Il a identifié une situation défavorable qui lui crée un état d’insatisfaction. Mais maintenant, il tente de se faire une tête sur ce qu’aurait l’air, concrètement, son implication. Il connaît son point de départ, mais sa destination est floue. « Est-ce accessible pour moi ? » Dans l’affirmative, il continuera son cheminement.

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État désiré

Dans un premier article, il était question de l’insatisfaction de l’état actuel. Nous avons survolé diverses raisons pour lesquelles nous pourrions être insatisfaits de notre situation numérique actuelle, assez dérangeante pour tenter de remédier à la situation.

Dans ce deuxième article, nous traiterons de la clarté de l’état désiré : quelles informations potentielles pourraient aider à dresser un portrait de ce qu’aurait l’air une situation optimale ? C’est bien beau de se considérer comme insatisfait, mais y a-t-il une solution atteignable ?

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Approche andragogique plutôt que pédagogique

Tout d’abord, le premier piège serait de bousculer la personne. Lorsqu’on parle d’adultes en situation d’apprentissage (andragogie), on ne doit pas mettre de l’avant tous ses diplômes, ses trophées, ses connaissances, ses expériences. Lorsqu’on travaille avec des jeunes ou de jeunes universitaires (donc, en pédagogie), le curriculum vitae est important. Pas en andragogie.

La plupart des adultes n’aiment pas se sentir diminués et ils coupent leur réceptivité dès que le discours d’une personne tente de démontrer sa supériorité intellectuelle … La crédibilité que nous octroiera un novice sera basée sur sa perception de notre capacité à le faire évoluer et non sur nos exploits passés.

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Une anecdote vécue

Lorsque j’étais enseignant au niveau secondaire, nous avons été convoqués en assemblée générale pour nous faire comprendre que nous n’entrerions plus nos notes d’élèves par le papier, mais à partir d’un nouveau logiciel nommé « Oméga ». Moins de paperasse, moins d’erreurs, plus rapide … Finalement, ils avaient fait un bon travail pour que la plupart des enseignants se perçoivent comme insatisfaits de la situation actuelle. Bon argument de vente !

Pour la présentation à l’assemblée générale, ils avaient invité leur programmeur le plus compétent, le plus diplômé, à venir présenter le produit. Lui, ce qui l’impressionnait le plus, c’est le fait que le professeur pourrait changer l’écart type des notes pour majorer les résultats de tous. Il a exposé ce point pendant à peu près les deux tiers de sa présentation.

Après la présentation, environ 95% des enseignants désiraient continuer avec le papier. Ce qu’ils auraient aimé entendre, pendant la présentation, c’était comment entrer leurs notes ?

Donc, si nous voulons fournir à quelqu’un une image ajustée de ce qui l’attend, il faut d’abord être en mode « ÉCOUTE » et non en mode «  J’EN CONNAIS DES AFFAIRES, écoute-moi ben mon buddy ! »

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Objectifs, outils, logiciels et assistance

1. Nous devons interroger notre ami Claude sur ce qui a influencé sa réflexion, ce qui a vraiment créé son insatisfaction, qu’est-ce qu’il aimerait être capable de réaliser avec son (ou ses) outil(s) numérique(s). Pas plus que cela.
2. Pour atteindre ces objectifs, nous devons lui parler du minimum d’équipements physiques requis.
3. Ensuite, des applications simples seront nécessaires afin de répondre à ses désirs.
4. Finalement, nous tenterons de lui indiquer les ressources disponibles connues qui pourraient l’aider à progresser.

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Équipement requis

En fait, si Claude en est vraiment à ses premiers balbutiements numériques, il doit se poser la question sur le matériel à acquérir : ordinateur, tablette ou, peut-être même, téléphone intelligent. Il y a  aussi un choix à faire parmi les fournisseurs Internet.

S’il opte pour un ordinateur ou une tablette, devrait-il immédiatement investir dans du neuf ou aller vers de l’équipement d’occasion ? Il a entendu parler de Windows, PC, Mac, Android … mais rien de tout cela n’est clair pour lui.

Bien entendu, Dominique lui fera part de ses réflexions sur le sujet. Cependant, Claude voit en celle-ci une experte dans le domaine et il craint que les visées de son amie ne soient peut-être trop ambitieuses pour lui. Dominique pourrait aussi lui suggérer de parler à d’autres utilisateurs, dont des nouveaux venus en informatique.

L’idéal serait que Claude puisse participer à une présentation sur les différentes plateformes disponibles, leurs caractéristiques, leurs avantages et inconvénients, leurs spécialités, etc.

Personnellement, voici le genre de discours que je tiendrais dans ce contexte. La première chose à établir, c’est l’objectif essentiel à réaliser.

1. Veux-tu produire des documents ?
   Par exemple, écrire des textes ou des romans, faire des budgets, monter des diaporamas, modifier des images et bâtir des montages multimédias.
2. Désires-tu principalement consulter du contenu existant et échanger par Internet ?
   Par exemple, s’informer sur le Web ou par des journaux, voir des images, communiquer par les réseaux sociaux en y publiant des photos.

Comme vous vous en doutez, si la réponse est A, l’ordinateur est plus approprié. Si la réponse est B, la tablette ou le téléphone intelligent devrait être le choix préférentiel, avec un avantage pour la tablette en raison de sa plus grande surface simplifiant les premières utilisations.

Ensuite, il y a le choix de la technologie : PC, Mac, iOS ou Android. Là, je n’ose pas me positionner dans cet article. Il y a tellement de points de vue personnels. Mais, ce que je dirais à Claude, c’est qu’il est préférable de choisir une solution dont les coûts ne seront pas prohibitifs s’il a un doute sur sa persévérance à long terme !

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Logiciels nécessaires

Alors là, il faut clairement identifier ce dont Claude aurait besoin comme point de départ. Il convient donc de l’initier aux rudiments : par exemple, apprendre à taper sur le clavier ou ouvrir une page Web, deux actions qui peuvent sembler obscures de prime abord.

Peu importe le support technologique choisi, Claude devra savoir comment sa « machine » fonctionne et comprendre l’environnement de son système d’exploitation : cliquer, double-cliquer, glisser, balayer, fermer, éteindre, toucher, utiliser un menu, etc.

Par la suite, il faut utiliser ces actions élémentaires dans les applications ou logiciels choisis comme étant pertinents pour lui. Dominique devra lui faire une démonstration de la façon la plus simple d’utiliser les outils qui auront été identifiés.

Le site papimamie nous cite quelques compétences numériques de base à acquérir, tous systèmes confondus :

• Quelles sont les composantes d’un outil informatique ?
  Par exemple, souris, port USB, prise pour écouteurs, appareil photo, etc.
• Comment naviguer dans les ordinateurs et appareils mobiles ?
• Comment ouvrir et fermer des fichiers et des applications ?
• Les bases de la navigation Internet.
• Créer et utiliser une adresse de courriel : connexion, communication, personnalisation d’interface.

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Assistance demandée

Claude a besoin de savoir qu’il y aura quelqu’un pour l’assister, le rassurer et l’accompagner. Comme le souligne cet article des Girandières, nous pensons tout de suite à deux types de solutions :

1. Demander l’aide à ses proches.
2. Suivre des cours d’informatique.

Plus tard, nous examinerons une troisième voie. Claude pourrait cheminer de façon autonome, s’il le désire, avec toutes les informations que nous retrouvons sur la Toile, les capsules YouTube et les livres disponibles.

Bien sûr, Dominique se fera un plaisir d’aider son ami. Mais une autre excellente option serait de l’inscrire à un club informatique. Mais attention, cela exige un endroit qui s’intéresse autant aux personnes débutantes qu’à des utilisateurs intermédiaires ou chevronnés.

Votre Club informatique CIMBCC peut accompagner des personnes comme Claude à l’aide de présentations, d’ateliers, de notes de cours et d’assistance personnelle … pour 20 $ par année !

Peu importe le club choisi, il devra, entre autres, informer et former Claude sur les éléments suivants :

1. Le choix des outils de base, quincaillerie, logiciels, etc.
2. L’accès à l’Internet et à sa connexion Wi-Fi.
3. L’apprentissage de base pour l’initier aux nouvelles technologies.
4. L’offre de formations ou d’ateliers facilement accessibles.
5. L’information au sujet de la sécurité en ligne, un enjeu à ne pas négliger.
6. L’offre de technologies adaptées à une réalité vieillissante.

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En route vers de nouvelles aventures !

Alors là ! Claude est motivé, le couteau dans les dents, la salive lui coule sur le bord de la bouche. Il est prêt à passer à l’attaque. Mais, il faut savoir doser les informations à lui transmettre, c’est « la théorie des petits pas ». C’est ce que nous verrons dans le prochain article de ce dossier.

Pierre Delisle