La tablette : de plus en plus un appareil connecté incontournable

mmmPierre Delisle

La tablette, quelle belle solution numérique pour s’informer et communiquer ! Beaucoup de gens s’en servaient déjà, mais la pandémie a accentué de façon exponentielle son utilisation. D’ailleurs, de nombreux centres de service ont mis de l’avant des campagnes spéciales afin de s’en procurer rapidement.

Les nouveaux utilisateurs ont alors découvert un monde accessible et passionnant, devenant même une source d’amélioration de leur vie et, parallèlement, un sentiment de soulagement pour bien des familles.

Après une appropriation rapide, il faut continuer à évoluer dans son usage. Plus nous emmagasinons de nouvelles façons de faire, plus nous devenons agiles dans notre utilisation de tablettes pour :

Mais attention ! Un futur usage se profile de plus en plus à l’horizon avec la complicité de la tablette : les soins à domicile et la télésurveillance.

La télévigilance

D’entrée de jeu, je n’aime pas le terme « télésurveillance » qui, selon moi, est une mauvaise traduction de « telemonitoring » (terme anglais exact : Remote Patient Monitoring). Évoqué de cette façon, nous avons une impression d’un outil répressif à connotation policière.

J’utiliserais plutôt un terme du type « télévigilance ». Soyons clairs ! Il n’y aura pas une personne qui vous épiera à longueur de journée  pour vous observer et poser un jugement lors de chacune de vos actions. Mais pensons plutôt à une interface qui n’affecte pas le confort de la personne et qui émet des signaux d’alerte lorsqu’un indicateur de santé important tend vers la dangerosité.

Selon cet article du site Web de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) : « Le vieillissement de la population est associé à une prévalence élevée de maladies chroniques et de comorbidités, ce qui induit une pression significative sur la demande en soins de santé. Concrètement, plus de 40 000 personnes au Québec sont en attente pour des soins à domicile. »

Un simple coup d’œil à l’actualité nous fait réaliser la surutilisation des employés médicaux ainsi que la pénurie de main-d’œuvre. Cette situation oblige le milieu à trouver des solutions innovatrices, hors de la boîte. Dernièrement, il y a eu cette levée de boucliers de la part des syndicats lorsque le gouvernement a fait une annonce vers un volet numérique à distance.

En fait, les communications parlaient plutôt de téléconsultation et non de télévigilance. Je suis d’accord que des assistants vocaux (tablettes) combinés à divers gadgets électroniques connectés ne peuvent rivaliser avec la compétence de nos infirmières et infirmiers. Ils ne remplaceront pas la partie humaine du jugement, du diagnostic et de la prescription.

Mais posons-nous la question de la pertinence de toutes les visites à domicile organisées à l’avance. Ces dernières se résument souvent à poser les mêmes questions protocolaires et à prendre les mêmes signes vitaux.

Et, sans la connaissance de ces données avant la visite, comment peut-on être convaincu d’apporter le bon équipement ? Avec des outils de télévigilance connectés, les visites pourraient n’être faites que lorsqu’elles s’avèrent nécessaires. La personne en soutien saura alors à quoi s’attendre, se garantissant des outils appropriés.

Comme le mentionne cet article de La Presse : « On pourrait obtenir de meilleurs résultats si les ressources étaient mieux structurées et allouées et si on donnait plus de possibilités aux milieux locaux de développer des situations adéquates compte tenu des ressources qu’elles ont à leur disposition. »

Sous l’hypothèse conservatrice de retirer une visite sur quatre, en raison de la condition stable de l’usager, nous avons le potentiel de libérer le personnel infirmier pour effectuer 220 000 visites à domicile de plus par année vers de nouveaux usagers.

Pensons aussi au maintien à domicile des personnes qui ont des maladies chroniques. Ils nécessitent une vigilance infirmière étroite pour vérifier plusieurs paramètres mesurables afin de détecter la modification ou la dégradation de l’état de santé et ainsi générer des alertes, comme nous l’explique Dr Philippe Voyer dans cet extrait vidéo.

Les capteurs de la télévigilance

Quels pourraient être ces gadgets connectés ?

  • un assistant vocal (tablette) qui pose des questions objectives tous les matins et qui permet d’enregistrer les réponses ;
  • des objets qui vont alimenter la base de données sur des paramètres biologiques retenus :
  • un pèse-personne connecté pour vérifier la variation de poids, avec une alerte si la personne oublie de l’utiliser selon le rythme préétabli ou si un écart trop grand se concrétise ;
  • un moniteur de glycémie ;
  • un pilulier intelligent, avec alerte en ligne, si la personne oublie ;
  • un détecteur radar, un peu comme les détecteurs de mouvement de nos systèmes d’alarme à la maison, qui reconnait les chutes à domicile.

Et tout cela, naturellement, relié à un tableau de bord résumant les données et accessible à un intervenant médical ou, peut-être, à un proche aidant. Dans cet autre extrait vidéo, le Dr Voyer démystifie la technologie avec des exemples pratiques.

J’ai encore en tête toute notre inquiétude récente lorsqu’une personne nonagénaire, qui vit seule dans son appartement, est allée souper avec une copine sans aviser ses enfants qui ont l’habitude de l’appeler quotidiennement sur son téléphone fixe. Il s’en fallait de peu pour qu’ils déclenchent une alerte Amber !

Vous vous en doutez, faire tourner le paquebot de la santé, c’est long ! Trop long ! Désireux d’avancer plus rapidement et inquiets lorsqu’ils n’ont pas de nouvelles de leur protégé, plusieurs aidants naturels ont choisi de se procurer personnellement une interface semblable, sans nécessairement être connectés à un organisme médical, souvent débordé, soulageant ainsi des entités comme les CIUSS ou les CHSLD.

Eh bien oui! Un petit oiseau m’a dit qu’une entreprise envisage l’élaboration d’une telle interface pour proche aidant ou tout membre de la famille : « Partout où vous serez, vous aurez accès aux informations retenues de votre protégé, en tout temps, au bout de vos doigts. »

Signalons qu’au besoin, la cueillette d’information pourrait être téléversée vers un professionnel. Le proche aidant étant ainsi informé, d’une part, son niveau d’inquiétude sera amoindri, d’autre part, il pourra communiquer avec le protégé s’il y a une alerte qui ne demandait pas nécessairement l’intervention d’un préposé médical, comme l’oubli de prendre des médicaments ou de mesurer son poids.

Comme dit Sri Chinmoy : « La Paix commence là où l’attente se termine. »

Et la base de tout cela : la tablette !

Votre opinion est sollicitée

Mon petit oiseau, en fait, mon informateur, aimerait bien connaître votre opinion sur ce projet de télévigilance, afin de mieux l’adapter à notre réalité :

  • avenue intéressante ou pas ;
  • outils les plus importants selon vous ;
  • les tabous ;
  • les gains ;
  • les réticences.

Y aurait-il lieu d’avoir une présentation Découverte sur ce sujet ?

Laissez-nous svp un commentaire à la fin de cet article pour nous guider.

Une invitation pour le 26 avril 2023

Vous n’êtes pas encore tout à fait à l’aise dans l’utilisation d’une tablette ? Que cela ne tienne ! Mercredi 26 avril à 19 h 30 sur Zoom, je ferai un tour d’initiation à l’environnement iPad, dans le cadre d’une présentation de la Série Facile.

Nous n’irons pas jusqu’à l’utilisation des gadgets précités, mais nous débuterons avec son achat, sa première ouverture, ses premiers réglages, sa manipulation de base, mais, surtout, vos premiers accomplissements !

Pierre Delisle

26 réflexions sur « La tablette : de plus en plus un appareil connecté incontournable »

  1. Si je peux me permettre de vous transmettre une publicité de ma source préférée d’information médicale, la clinique Mayo ->
    https://order.store.mayoclinic.com/flex/mmv/FUTCR02/

    Voici un extrait de la description de ce livre à paraître bientôt ->

    Future Care
    Sensors, Artificial Intelligence, and the Reinvention of Medicine
    The official publication date for Future Care is June 13. However, as a friend of Mayo Clinic Press, we are offering you 20% off through May 21, 2023.

    A brief examination of how new and advanced technologies can change the world of medicine for the better.

    Future care is virtual care: sensor-aided, digitally enabled, and powered by predictive analytics. Like most facets of modern life, human organs, too, are being digitally monitored. Sensors are well on their way to helping us proactively capture the information needed to predict and prevent disease. Paired with the medical world’s growing emphasis on wellness and prevention, the digital revolution will help us effectively monitor and address the chronic diseases that have been the Achilles’ heel of the health care system to date. This large-scale transition is not only going to reshape the patient-physician relationship but also dramatically change how hospitals and the business of medicine operate.

    Cependant, je me permets d’ajouter un bémol. La technologie de pointe est habituellement hors de prix. On peut se contenter de technologies éprouvées, surtout dans des domaines en évolution rapide, quand on a un budget serré…

    1. Quand on fait de la publicité pour plusieurs produits à la fois, j’imagine que l’on conserve une certaine objectivité. La Wellness Letter, publiée à l’origine par l’Université de Californie à Berkeley, me semble être une bonne source d’information aussi -> https://www.wellnessletteronline.com/full-issue/

  2. Pour vous informer plus en profondeur sur les aspects de sécurité reliés aux données de la santé, je vous invite à lire un tout récent article en français dans le dernier bulletin de CIRA (Canadian Internet Registration Authority) ainsi que l’article original de référence en anglais dans The Hamilton Spectator datant de mars 2023.

    CIRA
    https://www.cira.ca/fr/blogue/byron-holland/nos-donnees-medicales-sont-menacees-par-les-cybercriminels?utm_source=newsletter&utm_medium=organic-email&utm_campaign=FY21&utm_content=the-dot-28-fr

    HAMILTON SPECTATOR
    https://www.thespec.com/opinion/contributors/2023/03/30/our-health-care-data-is-at-risk-from-cybercriminals.html

  3. Excellent article, Pierre. Je n’avais pas envisagé cet aspect « vigilance-santé ». C’est un aspect où la technologie actuelle peut être mise à profit avec une sécurité accrue, comme le mentionne Michel Théroux.

    De mon côté, j’ai toujours considéré la tablette comme un instrument d’appoint. Celle-ci ne remplace pas les fonctionnalités plus poussées qu’un ordinateur peut offrir, mais répond davantage aux besoins quotidiens de lecture, navigation Internet et prise de courriels. Toutefois, on constate rapidement que son utilisation en dehors des cadres « généraux » n’est limité que par notre imagination.

  4. Permettez moi un peu d’humour ! La seule utilité que ma conjointe trouve au iPad c’est la facilité d’ajuster les deux changements d’heure annuel. 😉

  5. Oui, je suis très intéressée par une présentation concernant ce sujet aux multiples facettes.
    Merci beaucoup Pierre pour ces informations. Très intéressant et très important.
    Les changements dans notre système de santé à venir sont très grands. La télévigilance et la télémédecine sont appelées à se développer. Beaucoup de défis nous attendent.

  6. La télémédecine, c’est une bonne façon de limiter l’utilisation de ressources rares et de réduire les dépenses de la province si les fournisseurs de services n’accaparent pas en profits les économies réalisées. Il faudrait donc que les règles concernant les appels d’offre soient respectées. Pour que cela soit accepté par la population, il faudrait que les services de santé correspondants soient améliorés et que la confidentialité des informations médicales personnelles soit préservée.

  7. J’utilise ma tablette surtout pour écouter des baladodiffusions ou visionner des vidéos quand je fais de l’exercice ou que je suis à la cuisine, mais aussi pour téléphoner parce que je n’ai pas de ligne fixe et que mes minutes de cellulaire me coûtent beaucoup plus cher.

    1. Intéressant de savoir qu’on peut téléphoner avec notre tablette. J’aimerais en savoir plus. Merci de me répondre.

      1. Essayez l’application Viber, avec laquelle vous pouvez appeler n’importe où. Il y a aussi Skype et probablement d’autres aussi.

    2. Un autre avantage d’une tablette, c’est de pouvoir remplacer plus facilement les SMS dans la procédure d’authentification à deux facteurs par une application comme Authy ou une autre semblable, comme celle de Microsoft ou de Google. Cette dernière a du nouveau -> https://thehackernews.com/2023/04/google-authenticator-app-gets-cloud.html

      En effet, les SMS peuvent être interrceptés, comme toutes les autres communications qui passent par le réseau cellulaire.

  8. On utilise déja le « rappel » du IPad pour la prise de médicaments. Très bonne idée d’aller pas mal plus loin.

  9. Bravo, Pierre, pour l’article cependant j’ajouterais l’ultime jeu multicentenaire, à ta liste, c’est-à-dire les Échecs! Ne serait-ce que pour améliorer la concentration, la mémoire, améliorer les mathématiques et la lecture, développer la logique, la pensée critique, la créativité, encourager et récompenser le travail acharné et finalement réfléchir à la résolution de problèmes complexes! Pour l’accès au web par nos appareils, n’oublions pas qu’il s’y retrouve le meilleur et le pire de notre monde!
    Marius Gauthier
    fondateur, formateur et responsable du club d’Échecs de Boucherville en devenir…

  10. Effectivement, l’iPad et la montre Appel font une équipe hors pair puisque Apple améliore de plus en plus le suivi santé de sa montre.

  11. J’ai vu un documentaire sur l’avant-gardiste des chinois (encore 1 fois) avec ce que tu appelles la « télévigilance ». À cause du vieillissement de leur population (eh oui, eux aussi), des « RPA » en Chine utilisent cette technologie pour recevoir, entre autres par exemple, des signaux d’alerte lorsque quelque chose d’anormal se passe dans l’appartement d’un résident.

  12. Ce serait un exellent outil qui permettrait aux personnes intéressées et impliquées d’être informées. Comme toute bonnes choses il y a des dangers. Celui de la sécurité de l’information serait à considérer tout particulièrement.
    Si un tel système peut être sécuritaire, j’espère que la surveillance des observations recueillies n’augmentent pas trop le temps passé à l’écran qui s’ajoutera aux appels, aux messages textes, aux courriels et aux réseaux sociaux, etc. Encore là il ne faudrait pas qu’il y ait une panne. Tout mettre dans un même panier est risqué

  13. Suite à votre intérêt, juste avant ma présentation du mercredi 26 avril, j’échangerai rapidement avec vous sur la télévigilance à partir de 19h15. La présentation sur le iPad débutera à 19h30. Tout cela sur Zoom, naturellement …

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