J’imagine déjà qu’à la simple lecture du titre, votre cerveau s’est mis en branle afin d’accumuler une liste d’arguments en faveur de vos préférences. Je vous rassure immédiatement, je ne vous emmènerai pas sur le terrain glissant des goûts et des préférences de chacun, car, comme on dit en bon français, les goûts ça ne se discute pas ! Donc, à ce chapitre, tout le monde a raison.

Laissez-moi plutôt vous conduire sur un terrain plus pragmatique qui consiste en la constance, le souci de la conception, le raffinement et la performance des systèmes d’exploitation.

Bon, tant qu’à faire, allons-y ! Disons que je vais pousser ma chance à vous livrer immédiatement ma conclusion, puis vous offrir l’argumentaire par la suite, le tout par souci de transparence. Donc, ma conclusion, la voici… Roulement de tambour…

Selon mon analyse professionnelle et mon expérience personnelle de plus de 35 ans dans le domaine informatique et tenant compte des technologies à notre disposition aujourd’hui pour une utilisation à domicile, j’en viens à la conclusion que macOS est un meilleur système d’exploitation que ses concurrents.

Voilà, c’est dit. Ça y est, je vois déjà votre sourcil gauche sautiller. Allons, allons, pas de panique et permettez-moi de vous livrer mon analyse.

D’abord, réglons le cas de Linux

Nous allons commencer en écartant un concurrent, soit les nombreuses saveurs de Linux. Comprenez-moi bien, Linux est un excellent système d’exploitation, mais il peine à percer au domicile, car la perception du public concernant celui-ci demeure un système réservé aux cracks de l’informatique et aux bidouilleurs, ce qui, encore aujourd’hui, est en bonne partie vrai.

Par ailleurs, les nombreuses saveurs de Linux sans cesse grandissantes, parfois abandonnées après quelques années, n’ont rien fait pour aider sa cause. À ce titre, le graphique suivant vous donne l’état des lieux. Il y a même ce site Internet qui est dédié au suivi des différentes distributions et versions de Linux. Une chatte y perd son latin et le latin y perd ses petits !

Bref, difficile de faire un choix judicieux pour le commun des mortels qui ne désire que faire fonctionner son ordinateur le plus simplement du monde. Ceci étant dit, certaines distributions s’en tirent mieux que les autres. Je pense, entre autres, à Ubuntu et Mint.

Du côté des environnements graphiques, ceux-ci sont multiples et ont atteint des degrés variés de maturité, ce qui offre une expérience utilisateur conséquente. Parmi ses environnements les plus connus, nous retrouvons Gnome, KDE Plasma et Cinnamon. Certains ont voulu répliquer les environnements de Windows (site ici) et macOS (article ici) afin d’attirer ces clientèles respectives, mais sans réel succès.

Malgré ses environnements graphiques, il n’est pas rare de devoir procéder en ligne de commande afin d’effectuer certaines opérations ou terminer une installation. Encore là, il faut avoir un certain degré de connaissances pour ne pas faire n’importe quoi. Déjà, à ce stade, cela ne s’adresse pas à tout le monde.

Par ailleurs, les distributions de Linux s’appuient essentiellement sur le matériel disponible des différents fabricants, comme le fait Microsoft avec Windows, mais nous détaillerons ce point plus loin dans l’article.

Ma conclusion actuelle est que Linux est un excellent système d’exploitation. Toutefois, celui-ci demeure l’apanage de gens ayant atteint un degré certain de connaissances dans le domaine informatique, des passionnés ou de simples curieux, mais désireux d’apprendre et n’ayant aucune crainte à se salir les mains, au sens figuré du terme, bien sûr.

De plus, l’indisponibilité des logiciels les plus en vogue, comme Microsoft Office, par exemple, demeure une faiblesse. Toutefois, il existe une belle variété de logiciels offerts en code source ouvert (Open Source), ce qui peut représenter une économie substantielle. Une suite bureautique telle que Libre Office, disponible pour toutes les plateformes d’ailleurs, demeure un choix incontournable pour quiconque désire contourner la prédominance de Microsoft en matière de suite bureautique.

Bref, Linux est difficilement votre système d’exploitation de tous les jours. Pour toutes les raisons listées, je considère Linux dans une catégorie à part, pouvant répondre à des besoins précis, mais hors course dans l’optique de cet article. Ceci étant dit, passons à nos deux autres protagonistes.

Windows et macOS du point de vue technologique

Vous vous souvenez que je vous ai mentionné plus haut que Linux, tout comme Windows, reposait sur les fabricants de matériel pour faire fonctionner leurs systèmes d’exploitation respectifs. Ce n’est plus le cas d’Apple.

Cela est bien connu, car Apple est créateur de l’ordinateur et du système d’exploitation qui tourne sur celui-ci. Il en est de même pour l’iPhone et l’iPad. Non seulement la firme Apple conçoit entièrement l’ordinateur, mais, depuis 2020, elle dessine également le processeur qui équipe ses ordinateurs et c’est là que réside toute la puissance qui a propulsé l’entreprise à l’avant-plan du marché informatique du point de vue de la performance et de l’efficacité de ses appareils. Notez qu’Apple dessinait déjà les processeurs pour ses iPhone et iPad depuis plusieurs années.

Après une première migration en 2006 de la plateforme Motorola–IBM PowerPC vers Intel, Apple a décidé en 2020 de changer une seconde fois d’architecture pour ses ordinateurs. Elle a choisi de passer d’Intel aux processeurs de sa propre conception, soit la série Mx (M1, M2, M3).

Là où Microsoft ne contrôle pratiquement rien au niveau matériel, Apple est roi et maître et peut donc développer un système d’exploitation parfaitement adapté à ses ordinateurs. De plus, le nombre d’appareils et de combinaisons matérielles étant limité, Apple produit un système d’exploitation beaucoup plus léger et des pilotes de composants limités en nombre.

Lorsque Microsoft lance un système d’exploitation, elle doit s’appuyer sur les nombreux fabricants de matériels pour les composants. Certains de ceux-ci requièrent le développement de logiciels pilotes permettant de les faire fonctionner tels que le processeur graphique (GPU) ou le processeur de la carte audio, etc. Ces fabricants doivent respecter les normes en place ainsi que les spécifications du système d’exploitation émises par Microsoft pour la conception de leurs pilotes.

Nous nous retrouvons donc avec un système d’exploitation greffé de composants et de pilotes disparates dont la qualité relève essentiellement des équipementiers et des équipes de développeurs pour chacun des fabricants. Par ailleurs, chaque fabricant est responsable de corriger et de maintenir à jour ses pilotes. Pour plus d’information sur les composants d’un ordinateur, je vous propose ma présentation du printemps 2023 sur le sujet que vous retrouverez ici.

L’architecture SoC adoptée par Apple

Lors de la conception de son processeur M1, Apple a adopté l’architecture RISC de la firme ARM et a pris l’orientation SoC (System on Chip ou Système sur une puce). En bon français, cela veut dire que la puce utilise un jeu réduit d’instructions par rapport à Intel qui utilise encore une architecture dite complexe (CISC).

Par ailleurs, le SoC signifie que tous les composants traditionnels d’un ordinateur, c’est-à-dire processeur central (CPU), processeur graphique (GPU), mémoire (DRAM), bus de communication, etc., sont tous rassemblés dans une puce.

Cette architecture amène un gain de performance et une efficacité qui n’avait pas été atteinte à ce jour en micro-informatique. Également, Apple a mis beaucoup d’effort à réduire la consommation d’énergie pour les portables fonctionnant sur pile. Ceci permet, par exemple, à un MacBook Air, doté de la puce M2, de fonctionner jusqu’à 18 heures sur pile.

Bien sûr, il n’y a pas que des avantages à un système de type SoC. Ceci implique qu’aucune modification ne peut être apportée à l’ordinateur. Dans cette optique, il faut dès le départ bien connaître ses besoins afin d’acheter l’ordinateur avec la configuration qui y répondra.

Par exemple, lorsque j’ai fait l’acquisition d’un nouvel ordinateur Apple en 2021, j’ai évalué mes besoins en fonction de ce que je voulais faire : navigation Internet, rédaction, développement d’applications, traitement photo et vidéo. Personnellement, étant un passionné d’informatique, je ne lésine pas sur la configuration. J’ai donc opté pour un MacBook Pro à puce M1 Pro, 10 cœurs centraux (CPU), 16 cœurs graphiques (GPU), 32 gigaoctets de mémoire et 1 téraoctet de disque dur de type électronique (SSD). Pour plus d’information sur les acronymes CPU et GPU, je vous ramène à mon article ici à ce sujet.

En conclusion, sur le plan de la performance, de l’efficacité et de la durabilité, macOS offre de meilleures performances que Windows en raison de l’ordinateur sur lequel il fonctionne et pour lequel il est pleinement optimisé.

L’environnement graphique : les changements d’orientation de Microsoft par opposition à la constance d’Apple

Pour les plus anciens utilisateurs informatiques d’entre nous, vous vous rappelez sûrement les nombreux changements d’orientation que Microsoft a donnés à Windows : menu Démarrer en texte, en icône, pas de menu Démarrer (Windows 8), centré (Windows 11), graphisme avec Aero (Windows Vista et  Windows 7), sans Aero (Windows 8 et suivants). Bref, Microsoft nous en a fait voir de toutes les couleurs. Je vous renvoie à ma série de cinq articles sur Windows pour approfondir le sujet (1, 2, 3, 4 et 5).

En ce qui concerne macOS, c’est plutôt la constance avec des changements incrémentaux qui ne perturbent pas les habitudes des utilisateurs. À titre de comparaison, je vous mets deux images, soit Mac OS X 10.0 Cheetah sorti en mars 2001 et la dernière mouture, macOS 14 Sonoma sorti en septembre dernier.

Comme vous pouvez le constater, les différences sont minces mis à part la qualité des graphismes qui n’a cessé de s’améliorer au fil des années. Par ailleurs, Apple s’est toujours souciée de la finition de ses produits, mon point suivant.

Qualité de la finition : Windows versus macOS

Apple a toujours porté un souci particulier à l’apparence, l’ergonomie et la fluidité de ses environnements graphiques. Nous n’avons qu’à penser à iOS sur iPhone ou iPadOS sur iPad. L’expérience utilisateur n’a pas son pareil. Si vous possédez l’un de ces appareils, vous savez de quoi je parle.

Si vous n’avez jamais essayé un appareil Apple, je vous suggère d’aller faire un petit tour au magasin électronique le plus proche de chez vous et d’expérimenter, vous comprendrez mon propos. Quel que soit l’appareil Apple, on retrouve sensiblement la même expérience utilisateur, la barrière entre l’ordinateur traditionnel et les appareils mobiles s’amincissant de génération en génération.

Bien que j’aie utilisé Windows dans ma vie professionnelle et que je continue à n’en faire l’emploi dans ma vie personnelle, même à la retraite, j’ai souvent trouvé qu’il était grossièrement fini. Je me souviens qu’à l’époque de Windows 7, j’y trouvais une certaine élégance et de la fluidité à l’utilisation.

Avec Windows 11, Microsoft semble vouloir amener un peu plus de finesse. D’ailleurs, Microsoft adopte certains visuels d’Apple, comme les fenêtres arrondies, par exemple. Puisque l’histoire de Windows continue de s’écrire, nous verrons le souci qui sera apporté avec la venue prochaine de Windows 12.

Facilité d’installation et de retrait des logiciels

L’installation et le retrait de logiciels en macOS sont plutôt simples. Pour la plupart de ceux-ci, il suffit de lancer l’installateur, puis de glisser le logiciel dans le dossier des applications et voilà, le tour est joué.

Pour supprimer une application, il suffit de la prendre du dossier des applications et la glisser dans la corbeille. Voilà, l’application est retirée. Ceci fonctionne pour la majorité des applications. Toutefois, certains logiciels plus complexes nécessitent, soit un installateur et un désinstalleur fournis par le fabricant, soit il restera quelques fichiers inutiles sur votre disque dur qui n’encombrent pas le système d’exploitation lors de la désinstallation.

Il faut savoir qu’il n’y a pas de concept de base de registre chargée en mémoire comme sous Windows. Cette base de registre nécessite un installateur pour chaque logiciel qui y écrira alors des données. Chaque logiciel ajouté alourdit cette base de registre et un nettoyage régulier est nécessaire afin de garder le système d’exploitation performant. Un outil comme CCleaner, par exemple, fera ce travail de nettoyage.

Notez qu’il existe une version macOS de CCleaner pour retirer les fichiers morts sur votre Mac. Toutefois, ceci n’est pas nécessaire, car, comme mentionné, cela n’a aucun impact sur la performance de votre ordinateur sauf d’occuper un peu d’espace sur votre disque dur.

Disponibilité des logiciels

De ce côté, les environnements Windows et macOS offrent une grande variété d’applications. La plupart des logiciels courants sont offerts sur les deux plateformes.

Toutefois, pour certains domaines, comme le développement de logiciels ou pour l’utilisation en entreprise, il faut avouer qu’une plus grande variété de produits est disponible sous Windows. La dimension des jeux vidéo est également prédominante du côté Windows, si ce critère est important pour vous. De mon côté étant un véritable « gamer », je me suis doté d’une console de jeux XBox Serie X pour combler ce loisir.

Par ailleurs, si vous êtes un fervent utilisateur des produits Microsoft, sachez que cette dernière n’offre pas tous ses produits pour macOS. Par exemple, les logiciels Visio et Project ne sont pas disponibles.

Concernant la crainte du fournisseur unique…

En terminant, j’aborde certains arguments que je considère comme des automatismes bien encrés, mais comme vous le verrez, ils n’ont plus de fondements réels.

Ainsi, certains soulèveront l’argument du fournisseur unique et, oui, j’en conviens, Apple en est bel et bien un. Toutefois, c’est le défaut de ses qualités. Ce modèle d’affaires permet à Apple de livrer un écosystème qui n’a pas son égal sur le marché.

Ici, je me permets un parallèle avec l’informatique utilisée chez nos gouvernements. J’ai travaillé au gouvernement du Québec pour la majorité de ma carrière et le mot d’ordre a longtemps été de ne pas utiliser un fournisseur unique pour nos logiciels principalement pour cause de fragilité. En effet, si ce fournisseur en venait à flancher, nous aurions de sérieux problèmes.

C’était vrai à l’époque où les entreprises débutaient et croissaient, leur avenir n’étant pas encore assuré.  Or, l’évolution technologique et la puissante assise que certaines entreprises ont bâties au fil des années rendent cet argumentaire obsolète. Des entreprises comme Apple ou Microsoft pourraient aisément entrer dans la catégorie des « Too big to fail » (trop gros pour faire faillite).

Voilà cinq ans, nos gouvernements québécois et canadien ont entrepris un virage presque entièrement orienté vers Microsoft. Je le sais, car j’y ai participé avant de prendre ma retraite. Microsoft est aujourd’hui la seule firme à pouvoir vous offrir l’entièreté des solutions logicielles aussi bien pour opérer une entreprise, un gouvernement ou votre ordinateur à domicile.

Microsoft, ce sont des centaines de logiciels, dont la majorité que vous ne connaissez même pas. À ce titre, je vous réfère à cette page Internet qui, en cliquant sur le bouton « Tous les Produits », vous donne un petit aperçu de certaines technologies infonuagiques offertes par Microsoft seulement au Canada et aux États-Unis. Sachez que ceci n’est qu’une partie de ce qu’offre Microsoft et la liste est déjà longue.

En ce qui concerne l’obsolescence programmée

Toute entreprise n’a pas avantage à rendre trop rapidement obsolètes ses équipements, car les clients ne seraient plus au rendez-vous. À ce titre, Apple ne fait pas exception. Cette dernière prend en charge ses iPhone, iPad et Mac pour une durée d’environ six ans. Après, vous pourrez toujours les utiliser, mais il ne sera plus possible de les mettre à jour à la dernière version du système d’exploitation iOS, iPadOS ou macOS. Seules des mises à jour de sécurité majeures seront effectuées.

Dites-vous qu’Apple n’est pas différent des autres fabricants en la matière, elle suit le marché comme tout autre constructeur. Donc, encore là, ce n’est plus un argument.

Et le coût d’achat, qu’en faites-vous ?

D’entrée de jeu, je vous dirais qu’Apple ne fait pas dans le bas de gamme. Sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, disons qu’il faut comparer des pommes avec des pommes.

Les appareils Apple sont réputés pour leur qualité de fabrication et leur durabilité. Si j’avais un autre parallèle à faire, je me permettrais une comparaison avec le marché de l’automobile. Que voulez-vous conduire ? Une BMW ou une Hyundai ?

C’est votre choix et votre budget, mais vous ne pouvez comparer les deux uniquement sur la base du prix. De même, vous ne pouvez rapprocher un ordinateur portable tout plastique vendu 600$ à un MacBook Air en aluminium recyclé monocoque avec écran haute qualité Liquid Retina, le tout vendu 1300$.

En conclusion…

Voilà mes arguments qui me font pencher pour macOS. Bien sûr, je n’ai pas abordé le plaisir d’utiliser un écosystème composé de deux ou plusieurs appareils Apple. À ce titre, je vous réfère à ma présentation de l’automne 2023 sur cet écosystème que vous trouverez ici.

En soi, ce seul argument est très convaincant. Toutefois, comme je l’ai mentionné plus haut, il n’en demeure pas moins que j’utilise les deux systèmes d’exploitation à la maison, car j’ai également un ordinateur portable sous Windows 11 qui répond à certains besoins déjà énumérés et uniques à Windows. Cependant, je dois avouer que je préfère nettement utiliser mon MacBook Pro dans la vie de tous les jours.

En terminant, j’espère ne pas avoir froissé personne. En même temps, j’espère également avoir suscité la réflexion et le débat d’idées en jetant un pavé dans la marre des clivages informatiques. Après tout, la discussion et l’argumentaire sont l’apanage des avancées et des évolutions, n’est-ce pas ?

Au plaisir d’en jaser avec vous !

Daniel Vinet